Ahogur (Sonia J. Fadda)

Ahogur est le premier volet d’une histoire se déroulant à une époque similaire à nos temps médiévaux. Dans un monde sans nom, au cœur des contrées humaines, Ulysse élève seul une poignée d’enfants trouvés. Le bûcheron leur enseigne tout ce qu’il sait et à eux six, ils forment une curieuse famille. Leur vie aurait pu suivre paisiblement son cours si d’inhabituels événements ne s’étaient produits à deux pas de chez eux. Des évènements qui ramenaient Ulysse vingt ans plus tôt, vers un passé tumultueux.

Pressentant une menace dont elle ne sait rien, Solène sa fille, sera celle par qui la vérité fera son chemin. Ce faisant, elle apprendra que la violence et la mort se joignent parfois à l’amour et l’amitié par des détours inespérés. Et sous l’égide de l’alchimiste, elle découvrira l’existence de tout un monde caché au regard des humains. Où les créatures féériques et les potions miraculeuses deviennent la normalité. Pour Solène, le voyage ne fait que commencer.

Mon avis

Oui, j’ai la larme facile. Et pour rien, la plupart du temps. Mais pour qu’un roman me fassent pleurer…Là, il en faut beaucoup. Et avec ce premier tome, Sonia J. Fadda a réussi son coup. J’étais même pas encore à la moitié du roman que j’avais déjà envie de rentrer dans ma liseuse pour serrer Solène et sa famille dans mes bras.

Parce que cette famille originale de par sa composition est touchante, ses membres sont attachants, chacun doté de leur propre personnalité. A sa tête, Ulysse. Cet homme, qui vit de la chasse et du tannage de peaux, a recueilli Solène et ses quatre frères et sœurs : Edwyna (Ed pour les intimes), Colin, Jehannette et Bastien. C’est dans une chaumière à proximité du village de Pierre Fendue qu’ils vivent, grandissent, s’amusent, chassent, s’entraînent au maniement des armes. Mais tout change lorsque le malheur s’abat sur cette famille. Et Solène va devoir affronter la face la plus noire de la vie.

Bon déjà, la couverture. Elle est canon, non ? Non ? Je comprenais pas trop l’idée du corbeau mais l’explication est vite devenue claire et ce, dès les premiers chapitres. Le titre est intriguant. D’ailleurs, quand j’ai découvert sa signification… Rien à voir avec ce que je pensais ! Mais très bien trouvé. Simple. Efficace.

L’histoire est racontée du point de vue de Solène. Et qu’est-ce qu’elle en a vu, Solène, du haut de ses vingt ans. Déposée devant la porte de celui qui est devenu son père, elle va être amenée à quitter sa petite vie monotone et apprendre à trouver sa place dans ce monde. Mais comment faire lorsqu’on n’a jamais quitté sa chaumière ? Comment trouver sa place dans un monde dont on ne connaît qu’une seule facette ?

La plume est agréable à lire. Directe, Solène va à l’essentiel, racontant son histoire mais aussi des événements qui se sont passés alors qu’elle était absente ou inconsciente, et qu’elle n’a appris que par après. J’aime beaucoup cette idée de tout nous dire. Forcément cela donne beaucoup d’informations sur l’histoire et les personnages mais cela permet d’en apprendre plus encore.

J’adore chacun des personnages, même si Edwyna a un côté sainte-nitouche que j’apprécie pas trop. Le fait qu’on en apprenne plus sur Ulysse et Sylvaine rend l’histoire encore plus intéressante. Finalement, certains personnages qui me semblaient, au début de l’histoire, inintéressants, sont devenus fascinants. Sylvaine est de loin ma préférée, pour le moment. Avec Solène. Solène qui a une force de caractère incroyable. Solène qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, peu importe qui s’adresse à elle d’ailleurs. Solène qui préfère les braies aux robes. Solène qui ne cherche pas une vie de famille, à la maison, à élever ses enfants. Solène qui veut vivre, tout simplement.

Ah et mention spéciale pour Angus. Parce que… Angus, quoi.

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La reine rouge (I. Nale)

Image d'une silhouette dans l'ombre, vêtue d'un long manteau rouge et tenant une couronne de ses mains.

Batagasc et Tolto, deux amis, chasseurs de monstres, se retrouvent embarqués dans un conflit ancestral. Les secrets des deux compères risquent de voler en éclats sous la menace de le Reine Rouge. L’issue est incertaine, mais le sort du monde pourrait dépendre de ces deux amis.

Mon avis

Commençons par la couverture. C’est généralement la première chose que je regarde dans un roman (après le titre). Ici, elle est simple, va à l’essentiel, sans artifice. Les couleurs sont sobres, principalement du rouge et du noir, avec le titre écrit en blanc pour bien ressortir. C’est une couverture qui fait son effet.

Idem pour le résumé de quatrième de couverture qui est tout aussi simple. Inutile d’aller dans les détails, on s’imagine très bien ce qui nous attend rien qu’en lisant ces quatre lignes.

Passons à l’histoire elle-même.

Ah, non ! Attendez. D’abord, il faut que je vous parle du glossaire. Car oui, l’auteur a ajouté un glossaire au début du livre.

Ce glossaire, il contient quoi ? Quelques cartes représentant l’univers d’Andar, la chronologie de l’Histoire, quelques chansons inédites et surtout quelques notions d’Andari.

L’Andari, c’est la langue des fées d’Andar. Ainsi, vous pouvez apprendre quelques mots au préalable. L’auteur utilise également certains termes en Andari dans son roman mais ne vous en faites pas si vous n’avez aucune notion car vous pouvez retrouver la traduction de chaque mot ou phrase en bas de page.

L’Andari, tout comme les chansons inédites, rendent l’histoire encore plus fascinante. Tout l’univers est travaillé en amont, des personnages aux créatures qui peuplent le monde. Même si l’auteur ne va pas spécialement en profondeur dans les descriptions, on ne peut que constater tout le travail qu’il y a derrière.

En réalité, cet ouvrage est une véritable encyclopédie, remplie de nombreuses informations sur l’univers et son histoire, ponctuée de deux appendices en bout de livre.

L’histoire de la Reine Rouge représente le fil rouge du roman. Tout ne tourne pas autour d’elle, même si tout s’y rapporte. Ainsi, nos deux protagonistes que sont Tolto et Batagasc (et Salazar, mais je vous dirai pas qui c’est), vivent d’aventures et de chasses aux montres, l’ombre de la Reine Rouge planant au-dessus d’eux.

J’ai beaucoup aimé la relation entre Tolto et Batagasc. Ces deux compagnons vivent d’aventure en aventure, se connaissent depuis longtemps et se font une confiance plus qu’aveugle. C’est une très belle amitié que Batagasc résume d’ailleurs comme suit :

“Je l’aime comme un frère, un fils, un père et une mère. Il est ma famille dans son ensemble.”

Parlons de la plume de l’auteur, à présent.

Son style est poétique et vraiment très agréable à lire. Les caractères du texte sont relativement larges, rendant la lecture plus facile. Cela change des gros livres aux caractères minuscules !

Il y a quelques coquilles dans le texte mais elles sont peu nombreuses et ne gênent pas du tout la lecture. Quant aux descriptions, comme je l’ai mentionné plus haut, elles sont détaillées lorsque nécessaire, comme, par exemple, pour présenter Anchior, le royaume des fées. Elles sont subtiles et précises, mêlant différentes figures de styles.

Pour en revenir aux chansons, le fait de les ajouter au texte casse le rythme de l’histoire mais sans perturber. Bien au contraire, elles sont une sorte de pause dans la lecture, amenant de la légèreté (même si certains textes sont tristes et sombres).

En conclusion : j’ai vraiment aimé cette histoire que j’ai dévoré (comme presqu’à chaque fois). Ce roman est la preuve que de nombreux auteurs et autrices autoédités méritent d’être découverts car s’autoéditer représente un travail de titan. Alors lorsque l’auteur (autrice) fournit un texte de qualité en plus, il faut le souligner !

P.S. : mention spéciale pour la création de l’Andari !

Le Meneur des morts (A. Alvarez)

Un homme sombre joue d'une flûte blanche, devant un village éclairé de nuit

Au départ, la vermine semblait bénigne… jusqu’à ce qu’Hamelin sombre dans le chaos. Arthur n’a que treize ans lorsque le mal frappe son village. Tous ceux qu’il connaît succombent et reviennent à la vie avec un seul et unique désir : dévorer de la chair fraîche. Livré à lui-même, Arthur doit tout mettre en œuvre pour survivre jusqu’à l’arrivée du joueur de flûte, maintes fois convoqué par le Maire auparavant. Mais arrivera-t-il à temps ?

Mon avis

J’ai participé à la Campagne Ulule de ce court roman car j’apprécie beaucoup les œuvres d’Alicia Alvarez.

Le Meneur des Morts, c’est une revisite du conte Le Joueur de flûte de Hamelin. Je ne connais pas parfaitement ce récit donc je ne me permettrai pas de faire des comparaison avec la version d’origine.

Ce format court permet une lecture rapide de l’histoire. Evidemment, on va à l’essentiel, inutile d’entrer trop dans les détails ou de trop élaborer les descriptions.

En soi, ça ne m’a pas du tout gênée.

On suit Arthur, un garçon de 13 ans dont le village, Hamelin, est soudainement frappé par une invasion de rats qui dévorent toutes les denrées, semant famine et terreur parmi les habitants.

Alors que le joueur de flûte, appelé par le Maire pour repousser les rats, tarde à arriver, Arthur est confronté à la mort de tous les habitants du village, dont ses parents.

J’avoue ne pas avoir su quoi penser lorsque ma lecture fut achevée. Non pas que je n’ai pas accroché à l’histoire mais durant toute la deuxième partie du roman, soit après l’arrivée du joueur de flûte, je n’ai cessé de me demander : mais où est le joueur de flûte à présent ?

J’ai poursuivi la lecture dans le flou, même si j’avais (ou du moins, je pensais avoir) des doutes quant au dénouement.

Finalement, j’ai été plutôt surprise de la fin (tu n’en sauras pas plus, t’as qu’à lire le roman). Et agréablement surprise de l’explication fournie dans le dernier chapitre. Un regret : ne pas l’avoir su plus tôt.

Le récit respecte le schéma narratif du conte et l’autrice est fidèle à sa promesse d’une revisite sombre du conte d’origine. Et c’est bien sombre.

Un mot sur les Trigger Warnings. L’autrice a placé un QR code au début du roman. Celui ou celle qui souhaite les visualiser n’a qu’à scanner le code pour accéder à la page internet qui les décrit. C’est, je trouve, une bonne idée. Mais est-ce bien accessible à tout le monde ?

C’est une belle découverte, qui permet de faire une bonne transition entre deux romans plus épais.

Essences, tome 1. Triton (E. Delannoy)

Triton bleu, dans un univers sous-marin bleu, tenant un trident doré

Qui aurait cru qu’une simple pierre puisse faire basculer aussi brutalement la vie d’un jeune homme ?
Passionné par les océans et les secrets qu’ils renferment, Ethan décide de mener ses études universitaires en Floride, dans l’espoir de devenir biologiste marin, comme son grand-père. Pourtant, il lui suffit d’une seule plongée en solitaire pour voir sa vie bouleversée.
Une pierre. Une découverte. Un instant d’inattention.
Un accident mortel.
Une nageoire. Des pouvoirs. Des dieux.
Et surtout : des problèmes.
Bienvenue dans un monde où des hommes peuvent se transformer en dieux grecs et où la mort n’est plus synonyme de « fin », mais bien de « commencement ».

Mon avis

Reçu en SP, j’ai mis du temps à lire alors que j’ai vraiment adoré.

Essences, c’est une saga autoéditée de Emeline Delannoy dont le premier tome, Triton, a été publié en 2022.

La couverture claque et donne vraiment envie d’ouvrir ce roman, empreint de mythologie grecque. Et si comme moi, vous aimez la mythologie (grecque), vous allez être servi.es.

Le texte est écrit à la 1ère personne du singulier. Plus habituée aux textes écrits à la 3e personne du singulier, cela ne m’a pas pour autant dérangée. Je suis directement rentrée dans l’histoire d’Ethan, surtout que le premier chapitre est plutôt déroutante.

L’autrice nous dépeint un univers mythologique et je n’ai eu aucune difficulté à entrer dans les profondeurs du monde sous-marin qu’elle décrit précision, dans ce monde où Dieux et Déesses grec.ques retrouvent leur essence.

Ethan est touchant. C’est un garçon qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Un garçon dont la priorité est de rester en vie, cette fois-ci. Lorsque Déméter et Parnasse lui annoncent qu’Hadès, le Dieu des Enfers, pourrait être à sa poursuite, cet étudiant n’hésitera pas à les suivre pour le retrouver en premier.
J’ai beaucoup aimé la relation entre Ethan et son papy. Ils sont proches mais ce qui arrive à Ethan les a, selon moi, encore plus rapprochés.

La plume de l’autrice est simple mais efficace. Les termes sont en adéquations avec les sujets/thèmes traités. Les descriptions sont claires et permettent de visualiser l’univers sans être trop détaillées.

J’aime beaucoup l’ajout d’une mission, la rencontre avec d’autres Dieux/Déesses de la mythologie grecque. On ne se limite pas à Ethan, qui fait une découverte et doit affronter son destin.

C’est, pour moi, une belle adaptation de la mythologie grecque à l’époque contemporaine. L’autrice a plutôt bien réussi son pari.

Hâte de lire les tomes suivants !

Borderline – Zoë Hababou

Qui dit nouveau blog, dit refonte totale de tous les articles du blog précédent. (Non, en vrai, j’ai perdu tous mes articles de Pages Etoilées – en fait, je les ai mis dans la corbeille le temps de les retravailler et WordPress les as supprimés – du coup, j’ai dû faire des fouilles pour en retrouver un max.)

Et comme Borderline de Zoë Hababou est une de mes sagas coup de cœur, je me devais de les remettre sur Plume Scribouillarde.

Bordeline, c’est le récit de Travis, un mec un peu (beaucoup) paumé, qui veut mettre fin à ses jours, qui rencontre un chaman, qui boit de l’Ayahuasca (tu trouveras des infos sur cette préparation hallucinogène sur Wikipédia), et pénètre au plus profond de son esprit/subconscient.

Je n’ai lu que les trois premiers tomes mais chacun d’entre eux m’a retournée, fait ressentir des émotions fortes pour Travis et sa sœur, Tyler. Ces romans m’ont mis la tête en vrac, si bien que j’avais besoin de m’attaquer à une histoire toute douce juste après, voire carrément faire une pause dans mes lectures. Mais ça en valait la peine.

Et je t’explique pourquoi juste ici, en-dessous. Clique sur la couverture du roman pour en découvrir la chronique. Et bonnes lectures !

Borderline. Niveau -2 : les souterrains

Borderline. Niveau -1 : Le labyrinthe

Borderline. Niveau 0 : La caverne

Borderline. Niveau -2 : Les souterrains

En relisant mes notes, j’ai constaté qu’elles étaient aussi bordéliques que l’esprit de Travis. Mais on va essayer de tout remettre dans l’ordre !

L’histoire commence avec un Travis complètement défoncé, en proie à des hallucinations et qui semble faire un bad trip. On apprend qu’en fait, Travis a pris l’ayahuasca (je vous en parle plus loin) et qu’il en ressent encore les effets.

Le récit étant écrit en focalisation interne, c’est Travis qui en est le narrateur. On entre ainsi dans sa tête et, même si tout semble se mélanger, même si, au début, j’étais un peu perdue dans la lecture, je n’ai jamais eu envie d’abandonner. J’avais envie de connaître l’histoire de Travis.

Dès le début, on sent que Travis est un mec perdu, seul. Au bord du gouffre. Et pourtant, on s’attache à lui. Et plus j’avançais dans la lecture, plus j’avais envie de comprendre pourquoi il en était arrivé là.

Ainsi, Travis nous raconte son histoire. Mais tout est mélangé. Les souvenirs se chevauchent et j’avoue avoir parfois été perdue, me demandant à quoi se rapportait telle histoire. Mais petit à petit, les pièces des différents puzzles se remettent en place et on peut alors suivre les différentes trames.

Parmi les souvenirs de Travis, on découvre son enfance, son parcours scolaire et celui de délinquant. Mais on découvre également la relation forte et fusionnelle qu’il entretenait avec sa soeur jumelle, Tyler. Et puis, on apprend pourquoi Travis est paumé et surtout qui est Wish.

Justement, Wish, parlons-en.
Wish est un chaman, un curandero qui a inspiré l’autrice et avec qui elle a expérimenté l’ayahuasca, une préparation à base de lianes qui fournit des hallucinations visuelles (source : Wikipédia). L’ayahuasca est utilisée comme thérapie, notamment pour soigner des addictions. Zoë Hababou explique d’ailleurs s’être inspirée de ses expériences personnelles pour son roman, mais insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une autobiographie.

Un autre détail qui m’a surprise, c’est parfois le manque de ponctuation dans le récit. Ainsi, Travis nous déballe une série de phrases, sans virgules, sans points-virgules ou sans points. Néanmoins, j’étais tellement plongée dans l’histoire que cela ne m’a pas gênée. Je n’y ai d’ailleurs pas fait attention.

Borderline, c’est, en tout cas, loin d’être un compte de fées. Bien au contraire. Les émotions de Travis nous balancent dans tous les sens. Tout s’enchaîne, sans pause, sans moyen de prendre sa respiration. On passe de la rage à la tristesse, du dégoût à la révolte. Et on se demande quand tout cela va s’arrêter et en même temps, on a pas envie que ça s’arrête.

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Borderline. Niveau -1 : Le labyrinthe

On est reparti avec ce tome 2 pour un grand huit dans la tête de Travis qui vous secouera dans tous les sens. En avant, en arrière, tête en bas. L’histoire reprend là où on s’est arrêté précédemment et c’est comme s’il s’agissait d’un seul et même tome mais que l’autrice aurait coupé en plusieurs volets.

La structure est la même que le tome 1. On suit Travis dans le présent et dans ses souvenirs. Au début, ça peut faire peur. Les souvenirs dans la tête de Travis semblent mélangés et on peut se sentir un peu perdu mais très vite, la trame se redessine et on retrouve rapidement le rythme du tome 1.

Autant où ce dernier mélangeait les souvenirs de Travis, autant où cette fois, les puzzles se mettent facilement en place. Ainsi, on en apprend plus sur le séjour de Travis et Tyler au centre de redressement. Inutile de vous dire combien j’avais envie de rentrer dans le livre et d’aller fracasser ce Fletcher.

On découvre les expériences de Travis et sa sœur avec la drogue. Leur vie telle qu’elle était avant qu’ils ne soient séparés à tout jamais. Mais surtout, on comprend à quel point leur relation était forte (j’y reviens plus loin).

Ce second tome est beaucoup plus puissant que le tome 1. Les émotions de Travis sont plus fortes, plus intenses. Lors des cérémonies et ses expériences avec l’ayahuasca, on voit ce qu’il voit, on entend ce qu’il entend, on ressent ce qu’il ressent à tel point que j’avais l’impression de moi-même vivre les cérémonies. Les images s’enchaînent à la vitesse d’une montagne russe, pour ne s’arrêter que lorsque l’effet de la plante diminue.

Mais surtout, on voit le chemin que Travis parcourt avec l’abuelita et ce que la plante lui montre, les questions qu’il se pose. D’ailleurs, si vous pouviez prendre l’ayahuasca, ne fut-ce qu’une seule fois, quelle question lui poseriez-vous ?

La plume de l’autrice est fine et directe. On passe de la violence à la douceur avec des passages durs et d’autres touchants. On s’attache encore plus à Travis avec ce tome 2. A Travis mais aussi à Wish.

Je vous avais expliqué, dans la chronique du tome 1, qu’il s’agissait du curandero qui avait initié l’autrice à l’ayahuasca. On en apprend plus sur lui à travers ce tome. On découvre comment il est devenu chaman et son histoire est touchante. Si touchante que j’ai bien sûr demandé à Zoë Hababou si ces passages étaient inspirés de la vraie histoire de Wish.

Et effectivement, une partie en est inspirée, principalement l’apprentissage pour devenir chaman, les icaros, les diètes et surtout le Chullachaki. En tout cas, les passages sur Wish me donnent l’impression qu’il s’agit d’un hommage de l’autrice à son chaman.

Je reviens maintenant à la relation entre Travis et sa sœur, Tyler. Leur histoire est douloureuse, triste et pourtant, il y a quelque chose de magnifique entre eux. le ton change lorsque Travis parle de sa sœur, la décrit telle qu’il la voyait. Une fois encore, les mots sont puissants. Presque poétiques. On sent tout l’amour qu’il éprouvait envers elle et toute la douleur qu’il ressent, maintenant qu’elle n’est plus là.

Ce roman, c’est une véritable claque.

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Borderline. Niveau 0 : La caverne

Commençons par la couverture. Sérieusement, rien que déjà cette image annonce la couleur (sans mauvais jeu de mots) de ce qui nous attend dans ce tome 3. C’est violent, c’est sanglant, c’est perturbant.

Bref, j’adore cette couverture qui est aussi perturbante (oui, je me répète) qu’intrigante. D’emblée, ça m’a donné envie de me replonger dans la saga. Et une fois encore, je n’ai pas été déçue.

Zoë nous ramène à Travis et son histoire jonchée d’obstacles et d’épreuves terribles. Vraiment, plus j’en apprends sur lui, plus je me dis que c’est pas possible d’avoir galéré autant. Et pourtant.

On reprend l’histoire là où on l’avait laissée à la fin du tome 2. Et si vous aviez détesté certains personnages dans le tome précédent, rassurez-vous : ils sont toujours là dans ce tome-ci et vous allez toujours autant les détester !

L’histoire suit donc Travis à travers différentes trames, les mêmes que les précédents tomes (donc venez pas dire que vous avez rien compris).

Ainsi on retrouve Travis qui poursuit son séjour avec Wish, son chaman. L’ayahuasca pousse Travis encore plus dans son introspection et enfin, Travis va se sentir prêt à affronter ses démons.

Puis, on repart dans les souvenirs de Travis, notamment au centre de détention où Travis affrontera quelqu’un d’encore plus terrifiant que Fletcher : Spade, avec qui toutes les conversations de Travis ressembleront à des débats philosophiques. D’ailleurs, le premier chapitre de ce tome 3 ressemble à cours de philo qui vous mettra directement la tête en vrac !

Travis devra d’ailleurs faire un choix : écouter le samouraï qui est en lui ou jouer le jeu pour s’en sortir ?

Et puis, bien sûr, on retrouve Travis et Tyler avant qu’ils ne soient séparés. Plus on avance dans l’histoire de Travis, plus on se rend compte de la puissance du lien qui unissait ces jumeaux qui étaient tout l’un pour l’autre.

L’amour de Travis pour Tyler est plus fort à mesure que les souvenirs ressurgissent, à tel point que sa sœur le hante.

La plume de Zoë est puissante. Les mots sont directs tout en étant poétiques. Elle est capable de vous faire ressentir des émotions telles que la colère ou la tristesse, et en même temps, Zoë peut vous faire rêver des magnifiques paysages que traverse Travis lors de son périple avec Wish.

Borderline 3, c’est la poursuite d’un voyage spirituel, qui vous amènera à réfléchir et vous poser encore plus de questions. J’ai vraiment hâte de commencer le tome 4 mais d’abord, je vais faire une pause et lire un truc avec des fées et des licornes…

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Les 100 livres à lire une fois dans sa vie

Il y a quelques années, la BBC a publié une liste des 100 livres à lire avant de mourir. Cette liste, composée de six personnes (critiques ou auteurices) a été établie dans le cadre de la célébration de la littérature.

Du coup, j’ai repris la liste publiée sur le blog de Sir This and Lady That. En ce qui me concerne, au moment de publier cet article pour la première fois (le 24/10/2022), j’en ai lus 24 (en vert dans la liste). Ca va, je suis plutôt satisfaite. En bleu, j’ai indiqué les livres présents dans ma PAL. Ils sont pas nombreux mais je sais pas encore quand je vais les lire ^^

Et toi ?
N’hésite pas à jeter un œil à la liste ci-dessous si tu veux (re)découvrir de nouvelles lectures !

  1. Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur – Harper Lee
  2. Orgueil et préjugés – Jane Austen
  3. Le journal d’Anne Frank
  4. 1984 – George Orwell
  5. Harry Potter à l’école des sorciers – JK Rowling 
  6. Le Seigneur des Anneaux (intégrale) – JRR Tolkien
  7. Gatsby le Magnifique – Francis Scott Fitzgerald
  8. La Toile de Charlotte – EB White
  9. Le Hobbit – JRR Tolkien 
  10. Les Quatre Filles du docteur March – Louisa May Alcott
  11. Fahrenheit 451 – Ray Bradbury
  12. Jane Eyre – Charlotte Brontë
  13. Autant en emporte le vent – Margarett Mitchell
  14. La ferme des animaux – George Orwell
  15. L’attrape-cœurs – JD Salinger
  16. Les aventures de Huckleberry Finn – Mark Twain
  17. La couleur des sentiments – Kathryn Stockett
  18. Les raisins de la colère – John Steinbeck
  19. The Hunger Games tome 1 – Suzanne Collins
  20. La voleuse de Livres – Markus Zusak
  21. Les cerfs-volants de Kaboul – Khaleb Hosseini
  22. Sa majesté des mouches – William Golding
  23. La nuit – Elie Wiesel
  24. Hamlet – William Shakespeare
  25. Un raccourci dans le temps – Madeleine l’Engle
  26. Le conte de deux cités – Charles Dickens
  27. Le guide du voyageur galactique – Douglas Adams
  28. Un chant de Noël – Charles Dickens
  29. Des souris et des hommes – John Steinbeck
  30. Le meilleur des mondes – Aldous Huxley
  31. Le Jardin secret – Frances H. Burnett
  32. Roméo et Juliette – William Shakespeare
  33. La servante écarlate – Margaret Atwood
  34. Le bord du monde – Shil Silvestein
  35. Le petit prince – Antoine de Saint-Exupéry
  36. Anne La maison aux pignons verts – Lucy Maud Montgomery
  37. Le passeur – Lois Lowry
  38. Les Hauts de Hurlevent – Emily Brontë
  39. Macbeth – William Shakespeare
  40. Les Aventures de Tom Sawyer – Mark Twain
  41. Le conte de Monte-Cristo – Alexandre Dumas
  42. La Bible
  43. Frankenstein – Mary Shelley
  44. Nos étoiles contraires – John Green
  45. Les hommes qui n’aimaient pas les femmes – Stieg Larsson
  46. A l’est d’Eden – John Steinbeck
  47. De sang-froid – Truman Capote
  48. Harry Potter et les Reliques de la Mort – JK Rowling
  49. Le lys de Brooklyn – Betty Smith
  50. La couleur pourpre – Alice Walker
  51. Catch 22 – Joseph Heller
  52. Le fléau – Stephen King
  53. Les Garennes de Watership Down – Richard George Adams
  54. La stratégie Ender – Orson Scott Card
  55. Les aventures d’Alice au pays des merveilles – Lewis Carroll
  56. Anna Karénine – Léon Tolstoï
  57. Les Aventures de Sherlock Holmes – Arthur Conan Doyle 
  58. Geisha – Arthur Golden
  59. Rebecca – Daphne du Maurier
  60. Le vieil homme et la mer – Ernest Hemingway
  61. Princess Bride – William Goldman
  62. Les grandes espérances – Charles Dickens
  63. Game of thrones – George RR Martin
  64. Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban – JK Rowling
  65. L’histoire de Pi – Yann Martel
  66. Les piliers de la Terre – Ken Follett
  67. Charlie et la chocolaterie – Roald Dahl
  68. La lettre écarlate – Nathaniel Hawthorne
  69. Les misérables – Victor Hugo
  70. Dracula – Bram Stoker
  71. Hunger Games: l’Embrasement – Suzanne Collins
  72. Le corbeau – Edgar Allan Poe
  73. Le secret des abeilles – Sue Monk Kidd
  74. De l’eau pour les éléphants – Sara Gruen
  75. Harry Potter et le Prince de sang-mêlé – JK Rowling
  76. La Terre chinoise – Pearl Buck
  77. Cent ans de solitude – Gabriel Garcia Marquez
  78. Les yeux dans les arbres – Barbara Kingsolver
  79. Le temps n’est rien – Audrey Niffenegger
  80. Une prière pour Owen – John Irving
  81. La vie Immortelle d’Henrietta Lacks – Rebecca Skloot
  82. Ils étaient dix – Agatha Christie
  83. Les oiseaux se cachent pour mourir – Colleen McCullough
  84. Le château de verre – Jeannette Walls
  85. A propos de courage – Tim O’Brien
  86. La route – Cormac McCarthy
  87. L’Odyssée – Homère
  88. Hunger Games: La révolte – Suzanne Collins
  89. Beloved – Toni Morrison
  90. Les frères Karamazov – Fiodor Dostoïevski
  91. Siddhartha – Hermann Hess
  92. Sourde, muette, aveugle: histoire de ma vie – Helen Keller
  93. Le chardon et le Tartan – Diana Gabaldon
  94. Les apparences – Gillian Flynn
  95. The Phantom Tollbooth – Norton Juster
  96. Tess d’Uberville – Thomas Hardy
  97. Birdsong – Sebastian Faulks
  98. Guerre et Paix – Leon Tolstoï

[Image mise en avant :
Canva]

Nevernight – 1. N’oublie jamais (J. Kristoff)

C’est suite à un échange sur Twitter que je me suis laissée tenter par ce premier tome de la trilogie The Nevernight Chronicles de Jay Kristoff.

Dès les premières pages, dès les premiers mots (« Les gens se chient souvent dessus lorsqu’ils trépassent »), j’ai accroché à ce roman dont je ne réussissais à décoller mes yeux qu’à cause de la fatigue ou de la flemme.

La plume est tranchante, directe, et pourtant parfois poétique. Les descriptions sont claires, sans trop de détails, et permettent vraiment de bien s’imaginer l’univers. En revanche, certains termes ne sont pas expliqués tout de suite. C’est un peu dommage mais ça n’empêche pas la bonne compréhension.

Et puis, il y a la couverture. Déjà, la version brochée, elle est top. Elle colle parfaitement à l’histoire et à l’univers sombre qui se cache derrière. Mais la version reliée… Elle est CANON ! J’veux rien savoir. Bon, je l’ai lu sur liseuse mais je sens que la trilogie rejoindra bientôt ma bibliothèque.

Au cours de ma lecture, j’ai rencontré la Mia petite fille. A dix ans, elle assiste à la pendaison de son père, accusé de trahison, et à l’arrestation de sa mère et son petit frère emmenés à la Pierre philosophale (et non, c’est pas une petite pierre qui te donne la vie éternelle). Elle échappe à une mort certaine grâce à un ombrechat. Et devient la Mia jeune femme dont on suit l’histoire. Une Mia pleine de rancune et de colère, bien décidée à venger sa famille. Une Mia capable de maîtriser les ombres.

Et pour atteindre son objectif, Mia va intégrer l’Eglise Rouge, Notre-Dame du Saint-Meurtre, afin de devenir une Lame. Les Lames, ce sont des assassins qui œuvrent dans l’ombre. Mais pour y arriver, elle devra suivre les cours enseignés par des Shahiids, des profs passés maîtres dans leur art spécifique. Et là, elle va en baver sévère. Parce qu’entre les disciples qui sont en concurrence les uns avec les autres (ben oui, y a pas la place pour tout le monde, t’as cru quoi ?), les cours tous plus dangereux que difficiles (sérieux, le premier cours de Tueuse-d’Araignées, là… j’en dirai pas plus). Clairement, Mia, elle va morfler. Mais c’est pour une bonne raison, non ?

Le livre est divisé en trois parties, la première mettant en place le personnage de Mia. Ce que j’ai beaucoup aimé, ce sont les flashbacks nous plongeant dans son passé, découvrant pourquoi Mia est devenue la Mia d’aujourd’hui. L’histoire se construit autour de ses souvenirs, formant le fil rouge de l’histoire.

L’univers de Nevernight est vaste. Genre, très vaste. Et très travaillé. Ce que j’ai vraiment apprécié, ce sont les notes de bas de page qui donnent plus de détails sur les personnages, les villes, l’histoire, le fonctionnement du temps, etc. Finalement, ce n’est pas plus mal car ça évite d’alourdir le récit tout en partageant avec lae lecteurice des précisions sur cet univers riche. Autre avantage : on est pas obligé de les lire, ces notes. Mais parfois, ça peut aider.

La place de la peur dans l’histoire est très intéressante. J’ai beaucoup aimé la manière dont est exploitée la peur qui anime Mia, qui vit en elle. Cette peur, elle est finalement liée à son don et la manière dont elle la gère, comment elle la paralyse et son origine.

Les personnages sont plutôt bien travaillés, en particulier Mia. L’auteur a su créer un personnage complexe, avec un passé difficile. Mia a dû grandir très vite et affronter toutes sortes d’épreuves et d’obstacles, risquant sa vie de nombreuses fois. Je me suis rapidement attachée à Mia et les flashbacks m’ont permis de découvrir son histoire et pourquoi elle est comme elle est.

Et son ombrechat ! Je dois te parler de lui. Mais pas trop parce que sinon je vais spoiler. Bref. Son ombrechat, c’est un chat fait d’ombres qui l’accompagne et l’aide dans sa quête. C’est son ami, son confident, son protecteur. Et c’est tout ce que je te dirai à son sujet.

D’ailleurs, c’est tout ce que je dirai sur ce premier tome.

Ma note : 4,1/5