Ahogur (Sonia J. Fadda)

Ahogur est le premier volet d’une histoire se déroulant à une époque similaire à nos temps médiévaux. Dans un monde sans nom, au cœur des contrées humaines, Ulysse élève seul une poignée d’enfants trouvés. Le bûcheron leur enseigne tout ce qu’il sait et à eux six, ils forment une curieuse famille. Leur vie aurait pu suivre paisiblement son cours si d’inhabituels événements ne s’étaient produits à deux pas de chez eux. Des évènements qui ramenaient Ulysse vingt ans plus tôt, vers un passé tumultueux.

Pressentant une menace dont elle ne sait rien, Solène sa fille, sera celle par qui la vérité fera son chemin. Ce faisant, elle apprendra que la violence et la mort se joignent parfois à l’amour et l’amitié par des détours inespérés. Et sous l’égide de l’alchimiste, elle découvrira l’existence de tout un monde caché au regard des humains. Où les créatures féériques et les potions miraculeuses deviennent la normalité. Pour Solène, le voyage ne fait que commencer.

Mon avis

Oui, j’ai la larme facile. Et pour rien, la plupart du temps. Mais pour qu’un roman me fassent pleurer…Là, il en faut beaucoup. Et avec ce premier tome, Sonia J. Fadda a réussi son coup. J’étais même pas encore à la moitié du roman que j’avais déjà envie de rentrer dans ma liseuse pour serrer Solène et sa famille dans mes bras.

Parce que cette famille originale de par sa composition est touchante, ses membres sont attachants, chacun doté de leur propre personnalité. A sa tête, Ulysse. Cet homme, qui vit de la chasse et du tannage de peaux, a recueilli Solène et ses quatre frères et sœurs : Edwyna (Ed pour les intimes), Colin, Jehannette et Bastien. C’est dans une chaumière à proximité du village de Pierre Fendue qu’ils vivent, grandissent, s’amusent, chassent, s’entraînent au maniement des armes. Mais tout change lorsque le malheur s’abat sur cette famille. Et Solène va devoir affronter la face la plus noire de la vie.

Bon déjà, la couverture. Elle est canon, non ? Non ? Je comprenais pas trop l’idée du corbeau mais l’explication est vite devenue claire et ce, dès les premiers chapitres. Le titre est intriguant. D’ailleurs, quand j’ai découvert sa signification… Rien à voir avec ce que je pensais ! Mais très bien trouvé. Simple. Efficace.

L’histoire est racontée du point de vue de Solène. Et qu’est-ce qu’elle en a vu, Solène, du haut de ses vingt ans. Déposée devant la porte de celui qui est devenu son père, elle va être amenée à quitter sa petite vie monotone et apprendre à trouver sa place dans ce monde. Mais comment faire lorsqu’on n’a jamais quitté sa chaumière ? Comment trouver sa place dans un monde dont on ne connaît qu’une seule facette ?

La plume est agréable à lire. Directe, Solène va à l’essentiel, racontant son histoire mais aussi des événements qui se sont passés alors qu’elle était absente ou inconsciente, et qu’elle n’a appris que par après. J’aime beaucoup cette idée de tout nous dire. Forcément cela donne beaucoup d’informations sur l’histoire et les personnages mais cela permet d’en apprendre plus encore.

J’adore chacun des personnages, même si Edwyna a un côté sainte-nitouche que j’apprécie pas trop. Le fait qu’on en apprenne plus sur Ulysse et Sylvaine rend l’histoire encore plus intéressante. Finalement, certains personnages qui me semblaient, au début de l’histoire, inintéressants, sont devenus fascinants. Sylvaine est de loin ma préférée, pour le moment. Avec Solène. Solène qui a une force de caractère incroyable. Solène qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, peu importe qui s’adresse à elle d’ailleurs. Solène qui préfère les braies aux robes. Solène qui ne cherche pas une vie de famille, à la maison, à élever ses enfants. Solène qui veut vivre, tout simplement.

Ah et mention spéciale pour Angus. Parce que… Angus, quoi.

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Lettre ouverte aux futures mamans et jeunes mamans (et toutes les autres)

Disclaimer : ça va être loooong…..

Disclaimer bis HYPER IMPORTANT : je m’adresse aux mamans mais les papas/coparent.es peuvent aussi se sentir concerné.es par ce texte.

Tu es enceinte ? Félicitations !

Tu sais, au cours de ces prochains mois, tu vas peut-être stresser, être anxieuse. Surtout au début (et aussi après, en fait). Mais sache que c’est normal. Après tout, un petit humain va se former en toi. Tu as peur ? Je peux pas te dire que tout va bien se passer parce que personne ne le sait mais je te le souhaite. Sincèrement.

Ah t’as des nausées ? Bon sauf contre-indication de ton médecin, laisse-moi te dire que le coca, ça a plutôt bien fonctionné pour moi. Les vomissements, c’est relou les premiers mois et ça fatigue aussi. Et franchement, t’as le droit d’être épuisée. Non sérieux, le mini humain dans ton ventre, là, il va puiser dans ton énergie pour grandir et se former. Donc si t’as besoin de dormir, écoute ton corps dès que tu le peux. C’est OK de dire que tu n’as pas envie de sortir parce que tu es fatiguée.

Tu vas avoir des sautes d’humeur, des jours avec et des jours sans. Tu vas peut-être pleurer. Pour rien. Perso, je chiale pour un rien depuis des années alors… Bref. C’est OK de vivre cet ascenseur émotionnel que tu ne contrôles peut-être pas toujours.

On va sûrement te donner des « conseils » pendant ta grossesse, t’expliquer comment tu dois la vivre, ce que tu dois faire, ce qui marche et toussa. Mais… C’est OK de ne pas les écouter. Tu as le droit de filtrer les infos que tu reçois. Les gens vont sans doute vouloir se mêler de ta grossesse, et parfois ce sont de ceux qui n’ont pas d’enfants qui seront les plus intrusifs.

Des gens vont vouloir toucher ton ventre. Sans ton consentement ? NO WAY ! C’est ton corps alors tu as le droit de dire NON.

En fait, t’as le droit de dire non sur tout et à tout le monde, et pour n’importe quoi car à partir de maintenant, tu dois penser à toi et à ton bébé.

En parlant de toi, justement. Ne t’oublie pas. Continue de penser à toi, pendant ta grossesse ET après ton accouchement. N’hésite pas à prendre du temps pour toi, et si tu es en couple, prenez du temps à deux. C’est OK de sortir parfois, sans bébé. Un resto, un ciné, un verre en terrasse, une journée en Thalasso, peu importe. Ne culpabilise pas d’avoir besoin de quelques heures sans ton bébé.

Profite de tes dernières nuits avant ton accouchement pour dormir un maximum car, crois-moi, ton sommeil va drastiquement diminuer une fois l’arrivée de bébé. D’ailleurs, la nuit de java, c’est pas une légende. Attends-toi à une nuit folklorique la deuxième ou troisième nuit après la naissance de ton bébé. Au fait, sache que c’est OK de dire que tu es épuisée quand ton bébé sera là.

Avoir un bébé, c’est difficile. Ca demande du temps, de l’énergie, de la patience, de l’adaptation.

Tu auras parfois (ou souvent) du mal à l’endormir. Bébé enchaînera peut-être les crises de pleurs et toi, épuisée, tu n’arriveras peut-être pas à le calmer. C’est OK de demander de l’aide. C’est OK de ne pas y arriver. C’est OK de pleurer avec ton bébé. C’est OK de poser ton bébé dans son lit pour aller respirer.

C’est OK de te plaindre. Tu en as le droit. Et on s’en fout des « Tu as voulu ton enfant, alors tu dois l’assumer ! » Ca ne signifie pas que tu ne peux pas râler que ton fils pleure ou crie ou qu’il te réclame toute ton attention. Tu n’en aimeras pas moins ton enfant et ça ne fera pas de toi une moins meilleure mère que tu ne l’es déjà.

Prépare-toi à enchaîner les biberons ou les allaitements. T’auras souvent l’impression de ne jamais arrêter de nourrir ton bébé. Tu compteras les heures, vérifieras les quantités d’eau et le nombre de dosettes de lait que tu devras mélanger (j’ai nourri mon fils au biberon alors je peux pas témoigner pour l’allaitement). Au fait, c’est OK de ne pas allaiter. Si c’est ton choix, ta décision, peu importe ce que les autres pensent. OSEF. Mais sache que les montées de lait, ça fait mal (bon, pas autant qu’un accouchement mais voilà).

Ton cœur se brisera certainement lorsque ton bébé aura mal, aura de la fièvre, fera des coliques, aura des poussées dentaires (et ça, c’est souvent). Et peut-être seras-tu perdue, inquiète, terrifiée. C’est OK de ne pas savoir quoi faire. C’est pas parce que tu auras dévoré tous les livres sur le sujet que tu seras une pro, surtout si c’est ton premier.

Tu vas peut-être parfois (ou souvent) te sentir comme une m*rde et avoir l’impression de mal t’y prendre. Mais ce n’est pas OK d’accepter que l’on te fasse te sentir comme telle. Sache que tu es (déjà) une maman qui fera au mieux pour son bébé. Les mères parfaites n’existent pas, on foire toutes à un moment. Le plus important est que tu te fasses confiance. Et que tu fasses confiance à ton copain/conjoint/mari/coparent.e. Ecoute-lae.

Toi seule (compte pour VOUS si vous êtes deux) décides de ce qui est bon pour ton enfant. Toi seule sais comment l’habiller pour sortir. Toi seule sais pourquoi ton bébé pleure de cette façon (tu vas apprendre à reconnaître ses pleurs ou tu feras comme moi, et tu compteras sur le papa/coparent.e). Toi seule vois quand ton bébé ne va pas bien. Toi seule connais ton enfant.

Note de l’autrice (moi)

Cela fait deux ans que j’ai découvert ma grossesse. Aujourd’hui, Biniou a 16 mois et il s’en est passé des choses en un an et presque demi. A présent, Biniou marche, court partout même, rigole, joue avec ses blocs en carton qu’il empile, mange seul ses tartines, boit tout seul, raconte et parfois sort des mots ou des phrases de nulle part. Biniou a aussi commencé la crèche et franchement, mon système immunitaire n’a jamais autant morflé que depuis janvier dernier. « Il fait son système immunitaire ! » Ouais, ben, j’avais pas prévu de refaire le mien en bonus.

Bref. Biniou évolue tout plein et c’est génial de le regarder grandir et faire sa vie parfois. Tout comme c’est génial de le regarder dormir ou le sentir contre moi. Mais on va pas se mentir, c’est quand même agréable quand il dort ou quand il est à la crèche. Quoi ? Je devrais pas dire ça ? Attends de lire cet article, tu vas pas être déçu.e.

Je cogite depuis un long moment déjà et je vois fleurir dans ma TL (Timeline sur Twitter) des annonces de grossesses ou d’accouchements. Et cela m’a fait réfléchir, repenser à ces 16 + 9 derniers mois. Et je me suis demandée ce que j’aurais aimé que l’on me dise à moi, pendant ma grossesse mais aussi après l’arrivée de Biniou. Je me suis demandée comment j’aurais aimé être rassurée, réconfortée.

En écrivant cette lettre ouverte, je me suis rendu compte que beaucoup des choses que j’ai écrites, j’aurais dû me les dire plus tôt. Mais je suis heureuse de les partager avec toi, n’hésite pas à prendre ce dont tu as besoin.

Zoé, une amie, un alter égo, un univers.

J’ai rencontré Zoé lorsque j’avais onze ou douze ans. A cette époque, je commençais à ressentir les premières migraines. J’avoue ne pas me souvenir précisément de comment ça se passait au début, comment les migraines venaient, ce qu’elles m’infligeaient comme douleurs. Trop d’écrans, trop de stress, trop de trucs en tête (bon ça, c’est encore d’actualité), trop de… Ce que je sais c’est qu’avoir la sensation d’être paralysée de la tête et ne plus rien voir, ça fait flipper, un truc de fou. Quoi qu’il en soit, c’est à cette époque je crois, que j’ai commencé à me créer cette bulle ultra solide qui m’entoure et me protège du monde extérieur.

Zoé est arrivée un peu par hasard. Elle avait mon âge et curieusement, on a directement accroché. Il faut dire qu’on avait pas mal de points communs. (Très) peu d’ami.es, un sentiment de solitude accentué par des migraines (j’y reviendrai plus loin), une passion pour les livres et les histoires. Bref, entre elle et moi, on peut dire que ça a plutôt bien matché.

Le temps a passé et mes migraines se sont accentué. Mais Zoé est toujours restée à mes côtés. Elle est rapidement devenue ma confidente, une présence qui veillait sur moi et me rassurait. Et puis, elle a commencé à me parler d’elle, de sa vie, de son univers, de son monde. Ornika. Un continent constitué de cinq royaumes, tous plus incroyables et mystérieux les uns que les autres. Un monde où cohabitent magie et technologie.

Quoi ? T’as cru Zoé, elle était réelle ?

A dire vrai, elle est sans doute plus réelle que certaines personnes qui ont partagé ma vie à certains moments. Mais contrairement à elleux, Zoé était là à ces périodes où je me sentais particulièrement seule. Des périodes où j’avais moi-même besoin de m’isoler. Elle m’épaulait quand je me sentais mal, ou que je pleurais. Elle me réconfortait devant les déceptions qui s’enchaînaient. La dernière grosse déception date de septembre 2022. Une putain de déception, sérieux, qui fait vraiment mal mais finalement je me dis que cette relation était probablement plus toxique qu’autre chose… (ouais fallait que je parle d’elle et quoi ? Kestuvafer ?)

Les migraines isolent, en plus d’être parfois extrêmement douloureuses. Les traitement n’aident pas, ils atténuent la douleur tout au plus. Parfois, ils assomment et j’attends la fin de la journée pour les prendre, car je sais que je vais m’endormir. Je subis les migraines, encore aujourd’hui. Je prends sur moi jusqu’à ce que je sois sûre d’être en capacité de me reposer. La nuit, donc. Mais les migraines isolent. C’est difficile de faire comprendre à quelqu’un que tu annules en dernière minute un événement ou un rendez-vous parce que tu as mal à la tête. Difficile de ne pas culpabiliser lorsque tu préviens ta/ton responsable que tu viendras pas bosser parce que tu t’as l’impression que ton crâne est en train de se faire transpercer par un marteau-piqueur. Et puis, avec le temps, tu t’isoles toi-même ou les gens ne t’invitent plus ou iels ne prévoient plus rien avec toi. Bref, la solitude devient ton amie.

Mais détrompe-toi, je ne me plains pas. Je vis avec ces migraines. Elles font partie de moi, au même titre que Bob, mon anévrisme (je dois vivre avec ce squatteur dans ma carotide alors autant lui donner un nom à cet enfoiré). En fait, je pense qu’elles me manqueraient si elles venaient à disparaître totalement. Et la solitude, finalement, ne me dérange pas car c’est dans la solitude que j’aime me réfugier. Et puis, je ne suis pas tout à fait seule. J’ai mes livres, mon imagination. Et puis, en IRL, j’ai mon mari, mon fils, ma famille et des ami.es que je tiens à garder dans ma vie. Iels se reconnaîtront s’iels me lisent.

Zoé, je la connais depuis près de vingt ans et aujourd’hui encore, elle fait partie de ma vie. Mais comme moi, elle a grandi. Comme moi, c’est une adulte. Qui vit dans un autre monde, un monde que j’ai découvert et appris à connaître. Un monde peuplé de magiciens (évidemment), d’arbres qui parlent, de dragons et autres créatures aquatiques. Un univers qui possède sa propre langue, le Gothon’i Lieman (ou la langue des Anciens).

[Premier jet de la carte d’Ornika]

Si je te parle de Zoé aujourd’hui, c’est parce que je pense qu’il est temps de te la présenter. J’ai commencé à coucher sur papier son histoire, une période spécifique de sa vie qui a démarré lorsqu’elle avait seize ans. Peut-être était-ce avant ? Je travaille son univers, la langue des Anciens, celles et ceux qui partagent sa vie à elle. Il y a, entre autre, Zohra, une gardienne d’ombres de Kalvarin ; Hermès, un gnome qui sert un peu de conseiller à Zorha ; ou encore Corme, un horme (homme-arbre – t’as vu le jeu de mot de ouf, là ?) qui fait la conversation à quiconque prend place sur le banc à ses côtés.

Je travaille en ce moment sur la réécriture de Romy et le dragon doré, un roman jeunesse en one shot mais dès que j’ai posé le mot de la fin sur cette réécriture, je m’attaque au Monde de Zoé que j’ai hâte de te présenter. Ou pas… Va savoir, j’ai peut-être envie de le garder pour moi, ce projet ?

La reine rouge (I. Nale)

Image d'une silhouette dans l'ombre, vêtue d'un long manteau rouge et tenant une couronne de ses mains.

Batagasc et Tolto, deux amis, chasseurs de monstres, se retrouvent embarqués dans un conflit ancestral. Les secrets des deux compères risquent de voler en éclats sous la menace de le Reine Rouge. L’issue est incertaine, mais le sort du monde pourrait dépendre de ces deux amis.

Mon avis

Commençons par la couverture. C’est généralement la première chose que je regarde dans un roman (après le titre). Ici, elle est simple, va à l’essentiel, sans artifice. Les couleurs sont sobres, principalement du rouge et du noir, avec le titre écrit en blanc pour bien ressortir. C’est une couverture qui fait son effet.

Idem pour le résumé de quatrième de couverture qui est tout aussi simple. Inutile d’aller dans les détails, on s’imagine très bien ce qui nous attend rien qu’en lisant ces quatre lignes.

Passons à l’histoire elle-même.

Ah, non ! Attendez. D’abord, il faut que je vous parle du glossaire. Car oui, l’auteur a ajouté un glossaire au début du livre.

Ce glossaire, il contient quoi ? Quelques cartes représentant l’univers d’Andar, la chronologie de l’Histoire, quelques chansons inédites et surtout quelques notions d’Andari.

L’Andari, c’est la langue des fées d’Andar. Ainsi, vous pouvez apprendre quelques mots au préalable. L’auteur utilise également certains termes en Andari dans son roman mais ne vous en faites pas si vous n’avez aucune notion car vous pouvez retrouver la traduction de chaque mot ou phrase en bas de page.

L’Andari, tout comme les chansons inédites, rendent l’histoire encore plus fascinante. Tout l’univers est travaillé en amont, des personnages aux créatures qui peuplent le monde. Même si l’auteur ne va pas spécialement en profondeur dans les descriptions, on ne peut que constater tout le travail qu’il y a derrière.

En réalité, cet ouvrage est une véritable encyclopédie, remplie de nombreuses informations sur l’univers et son histoire, ponctuée de deux appendices en bout de livre.

L’histoire de la Reine Rouge représente le fil rouge du roman. Tout ne tourne pas autour d’elle, même si tout s’y rapporte. Ainsi, nos deux protagonistes que sont Tolto et Batagasc (et Salazar, mais je vous dirai pas qui c’est), vivent d’aventures et de chasses aux montres, l’ombre de la Reine Rouge planant au-dessus d’eux.

J’ai beaucoup aimé la relation entre Tolto et Batagasc. Ces deux compagnons vivent d’aventure en aventure, se connaissent depuis longtemps et se font une confiance plus qu’aveugle. C’est une très belle amitié que Batagasc résume d’ailleurs comme suit :

“Je l’aime comme un frère, un fils, un père et une mère. Il est ma famille dans son ensemble.”

Parlons de la plume de l’auteur, à présent.

Son style est poétique et vraiment très agréable à lire. Les caractères du texte sont relativement larges, rendant la lecture plus facile. Cela change des gros livres aux caractères minuscules !

Il y a quelques coquilles dans le texte mais elles sont peu nombreuses et ne gênent pas du tout la lecture. Quant aux descriptions, comme je l’ai mentionné plus haut, elles sont détaillées lorsque nécessaire, comme, par exemple, pour présenter Anchior, le royaume des fées. Elles sont subtiles et précises, mêlant différentes figures de styles.

Pour en revenir aux chansons, le fait de les ajouter au texte casse le rythme de l’histoire mais sans perturber. Bien au contraire, elles sont une sorte de pause dans la lecture, amenant de la légèreté (même si certains textes sont tristes et sombres).

En conclusion : j’ai vraiment aimé cette histoire que j’ai dévoré (comme presqu’à chaque fois). Ce roman est la preuve que de nombreux auteurs et autrices autoédités méritent d’être découverts car s’autoéditer représente un travail de titan. Alors lorsque l’auteur (autrice) fournit un texte de qualité en plus, il faut le souligner !

P.S. : mention spéciale pour la création de l’Andari !

Le Meneur des morts (A. Alvarez)

Un homme sombre joue d'une flûte blanche, devant un village éclairé de nuit

Au départ, la vermine semblait bénigne… jusqu’à ce qu’Hamelin sombre dans le chaos. Arthur n’a que treize ans lorsque le mal frappe son village. Tous ceux qu’il connaît succombent et reviennent à la vie avec un seul et unique désir : dévorer de la chair fraîche. Livré à lui-même, Arthur doit tout mettre en œuvre pour survivre jusqu’à l’arrivée du joueur de flûte, maintes fois convoqué par le Maire auparavant. Mais arrivera-t-il à temps ?

Mon avis

J’ai participé à la Campagne Ulule de ce court roman car j’apprécie beaucoup les œuvres d’Alicia Alvarez.

Le Meneur des Morts, c’est une revisite du conte Le Joueur de flûte de Hamelin. Je ne connais pas parfaitement ce récit donc je ne me permettrai pas de faire des comparaison avec la version d’origine.

Ce format court permet une lecture rapide de l’histoire. Evidemment, on va à l’essentiel, inutile d’entrer trop dans les détails ou de trop élaborer les descriptions.

En soi, ça ne m’a pas du tout gênée.

On suit Arthur, un garçon de 13 ans dont le village, Hamelin, est soudainement frappé par une invasion de rats qui dévorent toutes les denrées, semant famine et terreur parmi les habitants.

Alors que le joueur de flûte, appelé par le Maire pour repousser les rats, tarde à arriver, Arthur est confronté à la mort de tous les habitants du village, dont ses parents.

J’avoue ne pas avoir su quoi penser lorsque ma lecture fut achevée. Non pas que je n’ai pas accroché à l’histoire mais durant toute la deuxième partie du roman, soit après l’arrivée du joueur de flûte, je n’ai cessé de me demander : mais où est le joueur de flûte à présent ?

J’ai poursuivi la lecture dans le flou, même si j’avais (ou du moins, je pensais avoir) des doutes quant au dénouement.

Finalement, j’ai été plutôt surprise de la fin (tu n’en sauras pas plus, t’as qu’à lire le roman). Et agréablement surprise de l’explication fournie dans le dernier chapitre. Un regret : ne pas l’avoir su plus tôt.

Le récit respecte le schéma narratif du conte et l’autrice est fidèle à sa promesse d’une revisite sombre du conte d’origine. Et c’est bien sombre.

Un mot sur les Trigger Warnings. L’autrice a placé un QR code au début du roman. Celui ou celle qui souhaite les visualiser n’a qu’à scanner le code pour accéder à la page internet qui les décrit. C’est, je trouve, une bonne idée. Mais est-ce bien accessible à tout le monde ?

C’est une belle découverte, qui permet de faire une bonne transition entre deux romans plus épais.

Essences, tome 1. Triton (E. Delannoy)

Triton bleu, dans un univers sous-marin bleu, tenant un trident doré

Qui aurait cru qu’une simple pierre puisse faire basculer aussi brutalement la vie d’un jeune homme ?
Passionné par les océans et les secrets qu’ils renferment, Ethan décide de mener ses études universitaires en Floride, dans l’espoir de devenir biologiste marin, comme son grand-père. Pourtant, il lui suffit d’une seule plongée en solitaire pour voir sa vie bouleversée.
Une pierre. Une découverte. Un instant d’inattention.
Un accident mortel.
Une nageoire. Des pouvoirs. Des dieux.
Et surtout : des problèmes.
Bienvenue dans un monde où des hommes peuvent se transformer en dieux grecs et où la mort n’est plus synonyme de « fin », mais bien de « commencement ».

Mon avis

Reçu en SP, j’ai mis du temps à lire alors que j’ai vraiment adoré.

Essences, c’est une saga autoéditée de Emeline Delannoy dont le premier tome, Triton, a été publié en 2022.

La couverture claque et donne vraiment envie d’ouvrir ce roman, empreint de mythologie grecque. Et si comme moi, vous aimez la mythologie (grecque), vous allez être servi.es.

Le texte est écrit à la 1ère personne du singulier. Plus habituée aux textes écrits à la 3e personne du singulier, cela ne m’a pas pour autant dérangée. Je suis directement rentrée dans l’histoire d’Ethan, surtout que le premier chapitre est plutôt déroutante.

L’autrice nous dépeint un univers mythologique et je n’ai eu aucune difficulté à entrer dans les profondeurs du monde sous-marin qu’elle décrit précision, dans ce monde où Dieux et Déesses grec.ques retrouvent leur essence.

Ethan est touchant. C’est un garçon qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Un garçon dont la priorité est de rester en vie, cette fois-ci. Lorsque Déméter et Parnasse lui annoncent qu’Hadès, le Dieu des Enfers, pourrait être à sa poursuite, cet étudiant n’hésitera pas à les suivre pour le retrouver en premier.
J’ai beaucoup aimé la relation entre Ethan et son papy. Ils sont proches mais ce qui arrive à Ethan les a, selon moi, encore plus rapprochés.

La plume de l’autrice est simple mais efficace. Les termes sont en adéquations avec les sujets/thèmes traités. Les descriptions sont claires et permettent de visualiser l’univers sans être trop détaillées.

J’aime beaucoup l’ajout d’une mission, la rencontre avec d’autres Dieux/Déesses de la mythologie grecque. On ne se limite pas à Ethan, qui fait une découverte et doit affronter son destin.

C’est, pour moi, une belle adaptation de la mythologie grecque à l’époque contemporaine. L’autrice a plutôt bien réussi son pari.

Hâte de lire les tomes suivants !

Hello 2023

L’année 2022 s’est achevée et j’ai l’impression de ne pas l’avoir vue passer, tellement les jours ont défilé. S’imposait alors le moment du bilan de l’année qui s’est écoulée. Bilan que j’ai commencé à rédiger jusqu’à ce que je me perde dans un monologue sans queue ni tête qui semblait remettre l’entièreté de ma vie en question.

Bref. J’ai abandonné le bilan, préférant me concentrer sur mes objectifs pour cette nouvelle année qui vient de commencer. Zéparti.

Hello 2023, entouré d'une plume et d'étoiles dorées sur fond rose pastel

Lire tous les jours

On va pas se mentir, lire me manque cruellement. Et en 2022, j’ai quasi rien glandé à ce niveau. Alors que je n’ai fait qu’agrandir ma PAL (pile à lire) et ma wishlist (ouais, parce que j’achetais pas tout non plus hein !), le nombre de lectures terminées n’a ABSOLUMENT PAS diminué.

Flemme de lire, romans commencés qui finissent par rejoindre la pile des « je continuerai plus tard parce que là, j’accroche pas mais j’ai envie de le finir alors je le reporte à un autre moment, quand je serai dans de meilleures dispositions pour l’achever », pas assez de temps dans une journée pour tout faire et la fatigue sont autant d’excuses qui pourraient justifier cette non-avancée dans mes lectures.

Mais en réalité, c’est tout simplement dû au fait que je n’ai pas pris le temps de lire. Alors j’ai pris du recul et j’en suis arrivée à la conclusion suivante : si je veux avancer dans mes lectures, je dois lire un peu tous les jours. Quelques pages par jour suffiront à me satisfaire.

Ce sera mon premier objectif pour 2023.

Le Prieuré de l’Oranger et tous les autres

J’ai récemment parcouru ma PAL et je me suis rendu compte que plusieurs livres s’y trouvaient depuis un moment et d’autres, plus récents, que j’ai vraiment envie de découvrir. J’ai donc décidé de me fixer l’objectif de lire au moins certains livres :

Bon, en réalité, y en a beaucoup plus mais restons réalistes, surtout que, me connaissant, je vais en lire pleins d’autres qui ne sont pas du tout dans ma PAL. Et peut-être même pas lire ceux cités ci-dessus.

RELDD et écrire, écrire, écrire

Cette année, c’est décidé, je mets un point final à mon roman jeunesse Romy et le dragon doré. Objectifs : achever le premier jet et la première réécriture.

J’envisage aussi de quitter ma zone de confort en soumettant RELDD à des bêta-lecteurices. Ce sera la première fois que je laisserai d’autres personnes que moi lire un de mes romans mais si je veux avancer, je dois accepter d’en passer par là.

Evidemment, cet objectif ne peut s’accomplir si je me mets à écrire plus. Et c’est prévu, bien sûr. Ecrire plus, plus régulièrement, quitte à moins me consacrer au blog. Il est temps pour moi de redéfinir mes priorités.

Moins de Plume Scribouillarde ?

Non. Les chroniques et autres avis lectures seront toujours publiés ici et sur mes RS. Mais oublie la régularité. En ce qui me concerne, je ne me prends plus la tête avec un planning.

Un conseil : abonne-toi au blog si tu veux être tenu.e au courant des derniers articles.

Emotions et moral, un travail sur moi-même m’attend

2022 m’aura valu son lot remises en question sur de nombreux points.

Se sentir constamment sous pression et se mettre martel en tête pour tout et n’importe quoi ont une fâcheuse tendance à bousiller la santé, tant physique que mentale. Moralement, ça n’aura pas toujours été le bonheur étincelant. Loin de là. Et honnêtement, je me suis souvent laissée submerger par mes émotions.

Bon, je te dis pas qu’en 2023, ce sera fini parce que d’ici à ce que je devienne un bloc de glace hermétique à toute empathie, il neigera des flocons d’or. Mais mon travail sur moi-même commencera surtout par l’identification de mes émotions et mes ressentis. Comprendre pourquoi je ressens ça et prendre du recul seront mes principaux objectifs personnels cette année.

Mais pas que.

Je compte bien, cette année, être plus assidue dans la tenue de mon Bullet Journal, en le remplissant régulièrement. J’espère réaliser un meilleur travail sur moi-même. J’ai également défini d’autres objectifs que je garde pour moi, sinon on aura jamais fini. Mais autant dire qu’en 2023, le maître-mot sera : MOI.

Un peu de détente est nécessaire aussi pour se changer les idées

Se fixer des objectifs de détente peut sembler absurde mais dans mon cas, il n’en est rien. C’est même indispensable. Je dois m’accorder du temps et pour ce faire, je me suis listé des choses que j’ai envie de faire cette année.

Dessiner. Je me suis réellement remise au dessin l’année dernière et j’ai très envie de continuer. D’autant que j’ai du matériel à la maison qui dort depuis assez longtemps et qui ne demande qu’à être utilisé.

Jouer à Skyrim et avancer dans ce jeu vidéo dont je suis devenue fan. J’adore le gameplay, l’univers, les musiques, les décors. Et puis, y a une académie de magie ! J’apprends à lancer des sorts. Tout dans ce jeu me plaît. Sauf tuer les dragon. J’aime pas tuer les dragons. En plus, j’y arrive pas.

Y a aussi cette peinture sur diamants que ma sœur m’a offerte à Noël que je devrais réaliser. Elle m’a l’air plus complexe et plus longue que celles que j’ai déjà terminées mais ça me détend. Je me vide un peu la tête quand je me consacre à ce genre d’occupation.

C’est la fin

Je pense que c’est déjà pas mal comme objectifs pour 2023. Je vais déjà essayer d’accomplir ce que j’ai listé ci-dessus avant de m’en fixer des autres (la bonne blague parce qu’en fait, j’ai pensé à d’autres trucs à faire pendant que j’écrivais cet article).

Et on se voit fin 2023 pour vérifier si j’ai tenu bon ou si j’ai lâché l’affaire en cours de route !

Sur ces bonnes paroles, je te souhaite une belle année 2023.

Borderline – Zoë Hababou

Qui dit nouveau blog, dit refonte totale de tous les articles du blog précédent. (Non, en vrai, j’ai perdu tous mes articles de Pages Etoilées – en fait, je les ai mis dans la corbeille le temps de les retravailler et WordPress les as supprimés – du coup, j’ai dû faire des fouilles pour en retrouver un max.)

Et comme Borderline de Zoë Hababou est une de mes sagas coup de cœur, je me devais de les remettre sur Plume Scribouillarde.

Bordeline, c’est le récit de Travis, un mec un peu (beaucoup) paumé, qui veut mettre fin à ses jours, qui rencontre un chaman, qui boit de l’Ayahuasca (tu trouveras des infos sur cette préparation hallucinogène sur Wikipédia), et pénètre au plus profond de son esprit/subconscient.

Je n’ai lu que les trois premiers tomes mais chacun d’entre eux m’a retournée, fait ressentir des émotions fortes pour Travis et sa sœur, Tyler. Ces romans m’ont mis la tête en vrac, si bien que j’avais besoin de m’attaquer à une histoire toute douce juste après, voire carrément faire une pause dans mes lectures. Mais ça en valait la peine.

Et je t’explique pourquoi juste ici, en-dessous. Clique sur la couverture du roman pour en découvrir la chronique. Et bonnes lectures !

Borderline. Niveau -2 : les souterrains

Borderline. Niveau -1 : Le labyrinthe

Borderline. Niveau 0 : La caverne

Borderline. Niveau -2 : Les souterrains

En relisant mes notes, j’ai constaté qu’elles étaient aussi bordéliques que l’esprit de Travis. Mais on va essayer de tout remettre dans l’ordre !

L’histoire commence avec un Travis complètement défoncé, en proie à des hallucinations et qui semble faire un bad trip. On apprend qu’en fait, Travis a pris l’ayahuasca (je vous en parle plus loin) et qu’il en ressent encore les effets.

Le récit étant écrit en focalisation interne, c’est Travis qui en est le narrateur. On entre ainsi dans sa tête et, même si tout semble se mélanger, même si, au début, j’étais un peu perdue dans la lecture, je n’ai jamais eu envie d’abandonner. J’avais envie de connaître l’histoire de Travis.

Dès le début, on sent que Travis est un mec perdu, seul. Au bord du gouffre. Et pourtant, on s’attache à lui. Et plus j’avançais dans la lecture, plus j’avais envie de comprendre pourquoi il en était arrivé là.

Ainsi, Travis nous raconte son histoire. Mais tout est mélangé. Les souvenirs se chevauchent et j’avoue avoir parfois été perdue, me demandant à quoi se rapportait telle histoire. Mais petit à petit, les pièces des différents puzzles se remettent en place et on peut alors suivre les différentes trames.

Parmi les souvenirs de Travis, on découvre son enfance, son parcours scolaire et celui de délinquant. Mais on découvre également la relation forte et fusionnelle qu’il entretenait avec sa soeur jumelle, Tyler. Et puis, on apprend pourquoi Travis est paumé et surtout qui est Wish.

Justement, Wish, parlons-en.
Wish est un chaman, un curandero qui a inspiré l’autrice et avec qui elle a expérimenté l’ayahuasca, une préparation à base de lianes qui fournit des hallucinations visuelles (source : Wikipédia). L’ayahuasca est utilisée comme thérapie, notamment pour soigner des addictions. Zoë Hababou explique d’ailleurs s’être inspirée de ses expériences personnelles pour son roman, mais insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une autobiographie.

Un autre détail qui m’a surprise, c’est parfois le manque de ponctuation dans le récit. Ainsi, Travis nous déballe une série de phrases, sans virgules, sans points-virgules ou sans points. Néanmoins, j’étais tellement plongée dans l’histoire que cela ne m’a pas gênée. Je n’y ai d’ailleurs pas fait attention.

Borderline, c’est, en tout cas, loin d’être un compte de fées. Bien au contraire. Les émotions de Travis nous balancent dans tous les sens. Tout s’enchaîne, sans pause, sans moyen de prendre sa respiration. On passe de la rage à la tristesse, du dégoût à la révolte. Et on se demande quand tout cela va s’arrêter et en même temps, on a pas envie que ça s’arrête.

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Borderline. Niveau -1 : Le labyrinthe

On est reparti avec ce tome 2 pour un grand huit dans la tête de Travis qui vous secouera dans tous les sens. En avant, en arrière, tête en bas. L’histoire reprend là où on s’est arrêté précédemment et c’est comme s’il s’agissait d’un seul et même tome mais que l’autrice aurait coupé en plusieurs volets.

La structure est la même que le tome 1. On suit Travis dans le présent et dans ses souvenirs. Au début, ça peut faire peur. Les souvenirs dans la tête de Travis semblent mélangés et on peut se sentir un peu perdu mais très vite, la trame se redessine et on retrouve rapidement le rythme du tome 1.

Autant où ce dernier mélangeait les souvenirs de Travis, autant où cette fois, les puzzles se mettent facilement en place. Ainsi, on en apprend plus sur le séjour de Travis et Tyler au centre de redressement. Inutile de vous dire combien j’avais envie de rentrer dans le livre et d’aller fracasser ce Fletcher.

On découvre les expériences de Travis et sa sœur avec la drogue. Leur vie telle qu’elle était avant qu’ils ne soient séparés à tout jamais. Mais surtout, on comprend à quel point leur relation était forte (j’y reviens plus loin).

Ce second tome est beaucoup plus puissant que le tome 1. Les émotions de Travis sont plus fortes, plus intenses. Lors des cérémonies et ses expériences avec l’ayahuasca, on voit ce qu’il voit, on entend ce qu’il entend, on ressent ce qu’il ressent à tel point que j’avais l’impression de moi-même vivre les cérémonies. Les images s’enchaînent à la vitesse d’une montagne russe, pour ne s’arrêter que lorsque l’effet de la plante diminue.

Mais surtout, on voit le chemin que Travis parcourt avec l’abuelita et ce que la plante lui montre, les questions qu’il se pose. D’ailleurs, si vous pouviez prendre l’ayahuasca, ne fut-ce qu’une seule fois, quelle question lui poseriez-vous ?

La plume de l’autrice est fine et directe. On passe de la violence à la douceur avec des passages durs et d’autres touchants. On s’attache encore plus à Travis avec ce tome 2. A Travis mais aussi à Wish.

Je vous avais expliqué, dans la chronique du tome 1, qu’il s’agissait du curandero qui avait initié l’autrice à l’ayahuasca. On en apprend plus sur lui à travers ce tome. On découvre comment il est devenu chaman et son histoire est touchante. Si touchante que j’ai bien sûr demandé à Zoë Hababou si ces passages étaient inspirés de la vraie histoire de Wish.

Et effectivement, une partie en est inspirée, principalement l’apprentissage pour devenir chaman, les icaros, les diètes et surtout le Chullachaki. En tout cas, les passages sur Wish me donnent l’impression qu’il s’agit d’un hommage de l’autrice à son chaman.

Je reviens maintenant à la relation entre Travis et sa sœur, Tyler. Leur histoire est douloureuse, triste et pourtant, il y a quelque chose de magnifique entre eux. le ton change lorsque Travis parle de sa sœur, la décrit telle qu’il la voyait. Une fois encore, les mots sont puissants. Presque poétiques. On sent tout l’amour qu’il éprouvait envers elle et toute la douleur qu’il ressent, maintenant qu’elle n’est plus là.

Ce roman, c’est une véritable claque.

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