Zoé, une amie, un alter égo, un univers.

J’ai rencontré Zoé lorsque j’avais onze ou douze ans. A cette époque, je commençais à ressentir les premières migraines. J’avoue ne pas me souvenir précisément de comment ça se passait au début, comment les migraines venaient, ce qu’elles m’infligeaient comme douleurs. Trop d’écrans, trop de stress, trop de trucs en tête (bon ça, c’est encore d’actualité), trop de… Ce que je sais c’est qu’avoir la sensation d’être paralysée de la tête et ne plus rien voir, ça fait flipper, un truc de fou. Quoi qu’il en soit, c’est à cette époque je crois, que j’ai commencé à me créer cette bulle ultra solide qui m’entoure et me protège du monde extérieur.

Zoé est arrivée un peu par hasard. Elle avait mon âge et curieusement, on a directement accroché. Il faut dire qu’on avait pas mal de points communs. (Très) peu d’ami.es, un sentiment de solitude accentué par des migraines (j’y reviendrai plus loin), une passion pour les livres et les histoires. Bref, entre elle et moi, on peut dire que ça a plutôt bien matché.

Le temps a passé et mes migraines se sont accentué. Mais Zoé est toujours restée à mes côtés. Elle est rapidement devenue ma confidente, une présence qui veillait sur moi et me rassurait. Et puis, elle a commencé à me parler d’elle, de sa vie, de son univers, de son monde. Ornika. Un continent constitué de cinq royaumes, tous plus incroyables et mystérieux les uns que les autres. Un monde où cohabitent magie et technologie.

Quoi ? T’as cru Zoé, elle était réelle ?

A dire vrai, elle est sans doute plus réelle que certaines personnes qui ont partagé ma vie à certains moments. Mais contrairement à elleux, Zoé était là à ces périodes où je me sentais particulièrement seule. Des périodes où j’avais moi-même besoin de m’isoler. Elle m’épaulait quand je me sentais mal, ou que je pleurais. Elle me réconfortait devant les déceptions qui s’enchaînaient. La dernière grosse déception date de septembre 2022. Une putain de déception, sérieux, qui fait vraiment mal mais finalement je me dis que cette relation était probablement plus toxique qu’autre chose… (ouais fallait que je parle d’elle et quoi ? Kestuvafer ?)

Les migraines isolent, en plus d’être parfois extrêmement douloureuses. Les traitement n’aident pas, ils atténuent la douleur tout au plus. Parfois, ils assomment et j’attends la fin de la journée pour les prendre, car je sais que je vais m’endormir. Je subis les migraines, encore aujourd’hui. Je prends sur moi jusqu’à ce que je sois sûre d’être en capacité de me reposer. La nuit, donc. Mais les migraines isolent. C’est difficile de faire comprendre à quelqu’un que tu annules en dernière minute un événement ou un rendez-vous parce que tu as mal à la tête. Difficile de ne pas culpabiliser lorsque tu préviens ta/ton responsable que tu viendras pas bosser parce que tu t’as l’impression que ton crâne est en train de se faire transpercer par un marteau-piqueur. Et puis, avec le temps, tu t’isoles toi-même ou les gens ne t’invitent plus ou iels ne prévoient plus rien avec toi. Bref, la solitude devient ton amie.

Mais détrompe-toi, je ne me plains pas. Je vis avec ces migraines. Elles font partie de moi, au même titre que Bob, mon anévrisme (je dois vivre avec ce squatteur dans ma carotide alors autant lui donner un nom à cet enfoiré). En fait, je pense qu’elles me manqueraient si elles venaient à disparaître totalement. Et la solitude, finalement, ne me dérange pas car c’est dans la solitude que j’aime me réfugier. Et puis, je ne suis pas tout à fait seule. J’ai mes livres, mon imagination. Et puis, en IRL, j’ai mon mari, mon fils, ma famille et des ami.es que je tiens à garder dans ma vie. Iels se reconnaîtront s’iels me lisent.

Zoé, je la connais depuis près de vingt ans et aujourd’hui encore, elle fait partie de ma vie. Mais comme moi, elle a grandi. Comme moi, c’est une adulte. Qui vit dans un autre monde, un monde que j’ai découvert et appris à connaître. Un monde peuplé de magiciens (évidemment), d’arbres qui parlent, de dragons et autres créatures aquatiques. Un univers qui possède sa propre langue, le Gothon’i Lieman (ou la langue des Anciens).

[Premier jet de la carte d’Ornika]

Si je te parle de Zoé aujourd’hui, c’est parce que je pense qu’il est temps de te la présenter. J’ai commencé à coucher sur papier son histoire, une période spécifique de sa vie qui a démarré lorsqu’elle avait seize ans. Peut-être était-ce avant ? Je travaille son univers, la langue des Anciens, celles et ceux qui partagent sa vie à elle. Il y a, entre autre, Zohra, une gardienne d’ombres de Kalvarin ; Hermès, un gnome qui sert un peu de conseiller à Zorha ; ou encore Corme, un horme (homme-arbre – t’as vu le jeu de mot de ouf, là ?) qui fait la conversation à quiconque prend place sur le banc à ses côtés.

Je travaille en ce moment sur la réécriture de Romy et le dragon doré, un roman jeunesse en one shot mais dès que j’ai posé le mot de la fin sur cette réécriture, je m’attaque au Monde de Zoé que j’ai hâte de te présenter. Ou pas… Va savoir, j’ai peut-être envie de le garder pour moi, ce projet ?

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La reine rouge (I. Nale)

Image d'une silhouette dans l'ombre, vêtue d'un long manteau rouge et tenant une couronne de ses mains.

Batagasc et Tolto, deux amis, chasseurs de monstres, se retrouvent embarqués dans un conflit ancestral. Les secrets des deux compères risquent de voler en éclats sous la menace de le Reine Rouge. L’issue est incertaine, mais le sort du monde pourrait dépendre de ces deux amis.

Mon avis

Commençons par la couverture. C’est généralement la première chose que je regarde dans un roman (après le titre). Ici, elle est simple, va à l’essentiel, sans artifice. Les couleurs sont sobres, principalement du rouge et du noir, avec le titre écrit en blanc pour bien ressortir. C’est une couverture qui fait son effet.

Idem pour le résumé de quatrième de couverture qui est tout aussi simple. Inutile d’aller dans les détails, on s’imagine très bien ce qui nous attend rien qu’en lisant ces quatre lignes.

Passons à l’histoire elle-même.

Ah, non ! Attendez. D’abord, il faut que je vous parle du glossaire. Car oui, l’auteur a ajouté un glossaire au début du livre.

Ce glossaire, il contient quoi ? Quelques cartes représentant l’univers d’Andar, la chronologie de l’Histoire, quelques chansons inédites et surtout quelques notions d’Andari.

L’Andari, c’est la langue des fées d’Andar. Ainsi, vous pouvez apprendre quelques mots au préalable. L’auteur utilise également certains termes en Andari dans son roman mais ne vous en faites pas si vous n’avez aucune notion car vous pouvez retrouver la traduction de chaque mot ou phrase en bas de page.

L’Andari, tout comme les chansons inédites, rendent l’histoire encore plus fascinante. Tout l’univers est travaillé en amont, des personnages aux créatures qui peuplent le monde. Même si l’auteur ne va pas spécialement en profondeur dans les descriptions, on ne peut que constater tout le travail qu’il y a derrière.

En réalité, cet ouvrage est une véritable encyclopédie, remplie de nombreuses informations sur l’univers et son histoire, ponctuée de deux appendices en bout de livre.

L’histoire de la Reine Rouge représente le fil rouge du roman. Tout ne tourne pas autour d’elle, même si tout s’y rapporte. Ainsi, nos deux protagonistes que sont Tolto et Batagasc (et Salazar, mais je vous dirai pas qui c’est), vivent d’aventures et de chasses aux montres, l’ombre de la Reine Rouge planant au-dessus d’eux.

J’ai beaucoup aimé la relation entre Tolto et Batagasc. Ces deux compagnons vivent d’aventure en aventure, se connaissent depuis longtemps et se font une confiance plus qu’aveugle. C’est une très belle amitié que Batagasc résume d’ailleurs comme suit :

“Je l’aime comme un frère, un fils, un père et une mère. Il est ma famille dans son ensemble.”

Parlons de la plume de l’auteur, à présent.

Son style est poétique et vraiment très agréable à lire. Les caractères du texte sont relativement larges, rendant la lecture plus facile. Cela change des gros livres aux caractères minuscules !

Il y a quelques coquilles dans le texte mais elles sont peu nombreuses et ne gênent pas du tout la lecture. Quant aux descriptions, comme je l’ai mentionné plus haut, elles sont détaillées lorsque nécessaire, comme, par exemple, pour présenter Anchior, le royaume des fées. Elles sont subtiles et précises, mêlant différentes figures de styles.

Pour en revenir aux chansons, le fait de les ajouter au texte casse le rythme de l’histoire mais sans perturber. Bien au contraire, elles sont une sorte de pause dans la lecture, amenant de la légèreté (même si certains textes sont tristes et sombres).

En conclusion : j’ai vraiment aimé cette histoire que j’ai dévoré (comme presqu’à chaque fois). Ce roman est la preuve que de nombreux auteurs et autrices autoédités méritent d’être découverts car s’autoéditer représente un travail de titan. Alors lorsque l’auteur (autrice) fournit un texte de qualité en plus, il faut le souligner !

P.S. : mention spéciale pour la création de l’Andari !

Le Meneur des morts (A. Alvarez)

Un homme sombre joue d'une flûte blanche, devant un village éclairé de nuit

Au départ, la vermine semblait bénigne… jusqu’à ce qu’Hamelin sombre dans le chaos. Arthur n’a que treize ans lorsque le mal frappe son village. Tous ceux qu’il connaît succombent et reviennent à la vie avec un seul et unique désir : dévorer de la chair fraîche. Livré à lui-même, Arthur doit tout mettre en œuvre pour survivre jusqu’à l’arrivée du joueur de flûte, maintes fois convoqué par le Maire auparavant. Mais arrivera-t-il à temps ?

Mon avis

J’ai participé à la Campagne Ulule de ce court roman car j’apprécie beaucoup les œuvres d’Alicia Alvarez.

Le Meneur des Morts, c’est une revisite du conte Le Joueur de flûte de Hamelin. Je ne connais pas parfaitement ce récit donc je ne me permettrai pas de faire des comparaison avec la version d’origine.

Ce format court permet une lecture rapide de l’histoire. Evidemment, on va à l’essentiel, inutile d’entrer trop dans les détails ou de trop élaborer les descriptions.

En soi, ça ne m’a pas du tout gênée.

On suit Arthur, un garçon de 13 ans dont le village, Hamelin, est soudainement frappé par une invasion de rats qui dévorent toutes les denrées, semant famine et terreur parmi les habitants.

Alors que le joueur de flûte, appelé par le Maire pour repousser les rats, tarde à arriver, Arthur est confronté à la mort de tous les habitants du village, dont ses parents.

J’avoue ne pas avoir su quoi penser lorsque ma lecture fut achevée. Non pas que je n’ai pas accroché à l’histoire mais durant toute la deuxième partie du roman, soit après l’arrivée du joueur de flûte, je n’ai cessé de me demander : mais où est le joueur de flûte à présent ?

J’ai poursuivi la lecture dans le flou, même si j’avais (ou du moins, je pensais avoir) des doutes quant au dénouement.

Finalement, j’ai été plutôt surprise de la fin (tu n’en sauras pas plus, t’as qu’à lire le roman). Et agréablement surprise de l’explication fournie dans le dernier chapitre. Un regret : ne pas l’avoir su plus tôt.

Le récit respecte le schéma narratif du conte et l’autrice est fidèle à sa promesse d’une revisite sombre du conte d’origine. Et c’est bien sombre.

Un mot sur les Trigger Warnings. L’autrice a placé un QR code au début du roman. Celui ou celle qui souhaite les visualiser n’a qu’à scanner le code pour accéder à la page internet qui les décrit. C’est, je trouve, une bonne idée. Mais est-ce bien accessible à tout le monde ?

C’est une belle découverte, qui permet de faire une bonne transition entre deux romans plus épais.

Essences, tome 1. Triton (E. Delannoy)

Triton bleu, dans un univers sous-marin bleu, tenant un trident doré

Qui aurait cru qu’une simple pierre puisse faire basculer aussi brutalement la vie d’un jeune homme ?
Passionné par les océans et les secrets qu’ils renferment, Ethan décide de mener ses études universitaires en Floride, dans l’espoir de devenir biologiste marin, comme son grand-père. Pourtant, il lui suffit d’une seule plongée en solitaire pour voir sa vie bouleversée.
Une pierre. Une découverte. Un instant d’inattention.
Un accident mortel.
Une nageoire. Des pouvoirs. Des dieux.
Et surtout : des problèmes.
Bienvenue dans un monde où des hommes peuvent se transformer en dieux grecs et où la mort n’est plus synonyme de « fin », mais bien de « commencement ».

Mon avis

Reçu en SP, j’ai mis du temps à lire alors que j’ai vraiment adoré.

Essences, c’est une saga autoéditée de Emeline Delannoy dont le premier tome, Triton, a été publié en 2022.

La couverture claque et donne vraiment envie d’ouvrir ce roman, empreint de mythologie grecque. Et si comme moi, vous aimez la mythologie (grecque), vous allez être servi.es.

Le texte est écrit à la 1ère personne du singulier. Plus habituée aux textes écrits à la 3e personne du singulier, cela ne m’a pas pour autant dérangée. Je suis directement rentrée dans l’histoire d’Ethan, surtout que le premier chapitre est plutôt déroutante.

L’autrice nous dépeint un univers mythologique et je n’ai eu aucune difficulté à entrer dans les profondeurs du monde sous-marin qu’elle décrit précision, dans ce monde où Dieux et Déesses grec.ques retrouvent leur essence.

Ethan est touchant. C’est un garçon qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Un garçon dont la priorité est de rester en vie, cette fois-ci. Lorsque Déméter et Parnasse lui annoncent qu’Hadès, le Dieu des Enfers, pourrait être à sa poursuite, cet étudiant n’hésitera pas à les suivre pour le retrouver en premier.
J’ai beaucoup aimé la relation entre Ethan et son papy. Ils sont proches mais ce qui arrive à Ethan les a, selon moi, encore plus rapprochés.

La plume de l’autrice est simple mais efficace. Les termes sont en adéquations avec les sujets/thèmes traités. Les descriptions sont claires et permettent de visualiser l’univers sans être trop détaillées.

J’aime beaucoup l’ajout d’une mission, la rencontre avec d’autres Dieux/Déesses de la mythologie grecque. On ne se limite pas à Ethan, qui fait une découverte et doit affronter son destin.

C’est, pour moi, une belle adaptation de la mythologie grecque à l’époque contemporaine. L’autrice a plutôt bien réussi son pari.

Hâte de lire les tomes suivants !

Hello 2023

L’année 2022 s’est achevée et j’ai l’impression de ne pas l’avoir vue passer, tellement les jours ont défilé. S’imposait alors le moment du bilan de l’année qui s’est écoulée. Bilan que j’ai commencé à rédiger jusqu’à ce que je me perde dans un monologue sans queue ni tête qui semblait remettre l’entièreté de ma vie en question.

Bref. J’ai abandonné le bilan, préférant me concentrer sur mes objectifs pour cette nouvelle année qui vient de commencer. Zéparti.

Hello 2023, entouré d'une plume et d'étoiles dorées sur fond rose pastel

Lire tous les jours

On va pas se mentir, lire me manque cruellement. Et en 2022, j’ai quasi rien glandé à ce niveau. Alors que je n’ai fait qu’agrandir ma PAL (pile à lire) et ma wishlist (ouais, parce que j’achetais pas tout non plus hein !), le nombre de lectures terminées n’a ABSOLUMENT PAS diminué.

Flemme de lire, romans commencés qui finissent par rejoindre la pile des « je continuerai plus tard parce que là, j’accroche pas mais j’ai envie de le finir alors je le reporte à un autre moment, quand je serai dans de meilleures dispositions pour l’achever », pas assez de temps dans une journée pour tout faire et la fatigue sont autant d’excuses qui pourraient justifier cette non-avancée dans mes lectures.

Mais en réalité, c’est tout simplement dû au fait que je n’ai pas pris le temps de lire. Alors j’ai pris du recul et j’en suis arrivée à la conclusion suivante : si je veux avancer dans mes lectures, je dois lire un peu tous les jours. Quelques pages par jour suffiront à me satisfaire.

Ce sera mon premier objectif pour 2023.

Le Prieuré de l’Oranger et tous les autres

J’ai récemment parcouru ma PAL et je me suis rendu compte que plusieurs livres s’y trouvaient depuis un moment et d’autres, plus récents, que j’ai vraiment envie de découvrir. J’ai donc décidé de me fixer l’objectif de lire au moins certains livres :

Bon, en réalité, y en a beaucoup plus mais restons réalistes, surtout que, me connaissant, je vais en lire pleins d’autres qui ne sont pas du tout dans ma PAL. Et peut-être même pas lire ceux cités ci-dessus.

RELDD et écrire, écrire, écrire

Cette année, c’est décidé, je mets un point final à mon roman jeunesse Romy et le dragon doré. Objectifs : achever le premier jet et la première réécriture.

J’envisage aussi de quitter ma zone de confort en soumettant RELDD à des bêta-lecteurices. Ce sera la première fois que je laisserai d’autres personnes que moi lire un de mes romans mais si je veux avancer, je dois accepter d’en passer par là.

Evidemment, cet objectif ne peut s’accomplir si je me mets à écrire plus. Et c’est prévu, bien sûr. Ecrire plus, plus régulièrement, quitte à moins me consacrer au blog. Il est temps pour moi de redéfinir mes priorités.

Moins de Plume Scribouillarde ?

Non. Les chroniques et autres avis lectures seront toujours publiés ici et sur mes RS. Mais oublie la régularité. En ce qui me concerne, je ne me prends plus la tête avec un planning.

Un conseil : abonne-toi au blog si tu veux être tenu.e au courant des derniers articles.

Emotions et moral, un travail sur moi-même m’attend

2022 m’aura valu son lot remises en question sur de nombreux points.

Se sentir constamment sous pression et se mettre martel en tête pour tout et n’importe quoi ont une fâcheuse tendance à bousiller la santé, tant physique que mentale. Moralement, ça n’aura pas toujours été le bonheur étincelant. Loin de là. Et honnêtement, je me suis souvent laissée submerger par mes émotions.

Bon, je te dis pas qu’en 2023, ce sera fini parce que d’ici à ce que je devienne un bloc de glace hermétique à toute empathie, il neigera des flocons d’or. Mais mon travail sur moi-même commencera surtout par l’identification de mes émotions et mes ressentis. Comprendre pourquoi je ressens ça et prendre du recul seront mes principaux objectifs personnels cette année.

Mais pas que.

Je compte bien, cette année, être plus assidue dans la tenue de mon Bullet Journal, en le remplissant régulièrement. J’espère réaliser un meilleur travail sur moi-même. J’ai également défini d’autres objectifs que je garde pour moi, sinon on aura jamais fini. Mais autant dire qu’en 2023, le maître-mot sera : MOI.

Un peu de détente est nécessaire aussi pour se changer les idées

Se fixer des objectifs de détente peut sembler absurde mais dans mon cas, il n’en est rien. C’est même indispensable. Je dois m’accorder du temps et pour ce faire, je me suis listé des choses que j’ai envie de faire cette année.

Dessiner. Je me suis réellement remise au dessin l’année dernière et j’ai très envie de continuer. D’autant que j’ai du matériel à la maison qui dort depuis assez longtemps et qui ne demande qu’à être utilisé.

Jouer à Skyrim et avancer dans ce jeu vidéo dont je suis devenue fan. J’adore le gameplay, l’univers, les musiques, les décors. Et puis, y a une académie de magie ! J’apprends à lancer des sorts. Tout dans ce jeu me plaît. Sauf tuer les dragon. J’aime pas tuer les dragons. En plus, j’y arrive pas.

Y a aussi cette peinture sur diamants que ma sœur m’a offerte à Noël que je devrais réaliser. Elle m’a l’air plus complexe et plus longue que celles que j’ai déjà terminées mais ça me détend. Je me vide un peu la tête quand je me consacre à ce genre d’occupation.

C’est la fin

Je pense que c’est déjà pas mal comme objectifs pour 2023. Je vais déjà essayer d’accomplir ce que j’ai listé ci-dessus avant de m’en fixer des autres (la bonne blague parce qu’en fait, j’ai pensé à d’autres trucs à faire pendant que j’écrivais cet article).

Et on se voit fin 2023 pour vérifier si j’ai tenu bon ou si j’ai lâché l’affaire en cours de route !

Sur ces bonnes paroles, je te souhaite une belle année 2023.

Borderline. Niveau 0 : La caverne

Commençons par la couverture. Sérieusement, rien que déjà cette image annonce la couleur (sans mauvais jeu de mots) de ce qui nous attend dans ce tome 3. C’est violent, c’est sanglant, c’est perturbant.

Bref, j’adore cette couverture qui est aussi perturbante (oui, je me répète) qu’intrigante. D’emblée, ça m’a donné envie de me replonger dans la saga. Et une fois encore, je n’ai pas été déçue.

Zoë nous ramène à Travis et son histoire jonchée d’obstacles et d’épreuves terribles. Vraiment, plus j’en apprends sur lui, plus je me dis que c’est pas possible d’avoir galéré autant. Et pourtant.

On reprend l’histoire là où on l’avait laissée à la fin du tome 2. Et si vous aviez détesté certains personnages dans le tome précédent, rassurez-vous : ils sont toujours là dans ce tome-ci et vous allez toujours autant les détester !

L’histoire suit donc Travis à travers différentes trames, les mêmes que les précédents tomes (donc venez pas dire que vous avez rien compris).

Ainsi on retrouve Travis qui poursuit son séjour avec Wish, son chaman. L’ayahuasca pousse Travis encore plus dans son introspection et enfin, Travis va se sentir prêt à affronter ses démons.

Puis, on repart dans les souvenirs de Travis, notamment au centre de détention où Travis affrontera quelqu’un d’encore plus terrifiant que Fletcher : Spade, avec qui toutes les conversations de Travis ressembleront à des débats philosophiques. D’ailleurs, le premier chapitre de ce tome 3 ressemble à cours de philo qui vous mettra directement la tête en vrac !

Travis devra d’ailleurs faire un choix : écouter le samouraï qui est en lui ou jouer le jeu pour s’en sortir ?

Et puis, bien sûr, on retrouve Travis et Tyler avant qu’ils ne soient séparés. Plus on avance dans l’histoire de Travis, plus on se rend compte de la puissance du lien qui unissait ces jumeaux qui étaient tout l’un pour l’autre.

L’amour de Travis pour Tyler est plus fort à mesure que les souvenirs ressurgissent, à tel point que sa sœur le hante.

La plume de Zoë est puissante. Les mots sont directs tout en étant poétiques. Elle est capable de vous faire ressentir des émotions telles que la colère ou la tristesse, et en même temps, Zoë peut vous faire rêver des magnifiques paysages que traverse Travis lors de son périple avec Wish.

Borderline 3, c’est la poursuite d’un voyage spirituel, qui vous amènera à réfléchir et vous poser encore plus de questions. J’ai vraiment hâte de commencer le tome 4 mais d’abord, je vais faire une pause et lire un truc avec des fées et des licornes…

Pour l’acheter : Amazon.

Borderline. Niveau -1 : Le labyrinthe

On est reparti avec ce tome 2 pour un grand huit dans la tête de Travis qui vous secouera dans tous les sens. En avant, en arrière, tête en bas. L’histoire reprend là où on s’est arrêté précédemment et c’est comme s’il s’agissait d’un seul et même tome mais que l’autrice aurait coupé en plusieurs volets.

La structure est la même que le tome 1. On suit Travis dans le présent et dans ses souvenirs. Au début, ça peut faire peur. Les souvenirs dans la tête de Travis semblent mélangés et on peut se sentir un peu perdu mais très vite, la trame se redessine et on retrouve rapidement le rythme du tome 1.

Autant où ce dernier mélangeait les souvenirs de Travis, autant où cette fois, les puzzles se mettent facilement en place. Ainsi, on en apprend plus sur le séjour de Travis et Tyler au centre de redressement. Inutile de vous dire combien j’avais envie de rentrer dans le livre et d’aller fracasser ce Fletcher.

On découvre les expériences de Travis et sa sœur avec la drogue. Leur vie telle qu’elle était avant qu’ils ne soient séparés à tout jamais. Mais surtout, on comprend à quel point leur relation était forte (j’y reviens plus loin).

Ce second tome est beaucoup plus puissant que le tome 1. Les émotions de Travis sont plus fortes, plus intenses. Lors des cérémonies et ses expériences avec l’ayahuasca, on voit ce qu’il voit, on entend ce qu’il entend, on ressent ce qu’il ressent à tel point que j’avais l’impression de moi-même vivre les cérémonies. Les images s’enchaînent à la vitesse d’une montagne russe, pour ne s’arrêter que lorsque l’effet de la plante diminue.

Mais surtout, on voit le chemin que Travis parcourt avec l’abuelita et ce que la plante lui montre, les questions qu’il se pose. D’ailleurs, si vous pouviez prendre l’ayahuasca, ne fut-ce qu’une seule fois, quelle question lui poseriez-vous ?

La plume de l’autrice est fine et directe. On passe de la violence à la douceur avec des passages durs et d’autres touchants. On s’attache encore plus à Travis avec ce tome 2. A Travis mais aussi à Wish.

Je vous avais expliqué, dans la chronique du tome 1, qu’il s’agissait du curandero qui avait initié l’autrice à l’ayahuasca. On en apprend plus sur lui à travers ce tome. On découvre comment il est devenu chaman et son histoire est touchante. Si touchante que j’ai bien sûr demandé à Zoë Hababou si ces passages étaient inspirés de la vraie histoire de Wish.

Et effectivement, une partie en est inspirée, principalement l’apprentissage pour devenir chaman, les icaros, les diètes et surtout le Chullachaki. En tout cas, les passages sur Wish me donnent l’impression qu’il s’agit d’un hommage de l’autrice à son chaman.

Je reviens maintenant à la relation entre Travis et sa sœur, Tyler. Leur histoire est douloureuse, triste et pourtant, il y a quelque chose de magnifique entre eux. le ton change lorsque Travis parle de sa sœur, la décrit telle qu’il la voyait. Une fois encore, les mots sont puissants. Presque poétiques. On sent tout l’amour qu’il éprouvait envers elle et toute la douleur qu’il ressent, maintenant qu’elle n’est plus là.

Ce roman, c’est une véritable claque.

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Borderline. Niveau -2 : Les souterrains

En relisant mes notes, j’ai constaté qu’elles étaient aussi bordéliques que l’esprit de Travis. Mais on va essayer de tout remettre dans l’ordre !

L’histoire commence avec un Travis complètement défoncé, en proie à des hallucinations et qui semble faire un bad trip. On apprend qu’en fait, Travis a pris l’ayahuasca (je vous en parle plus loin) et qu’il en ressent encore les effets.

Le récit étant écrit en focalisation interne, c’est Travis qui en est le narrateur. On entre ainsi dans sa tête et, même si tout semble se mélanger, même si, au début, j’étais un peu perdue dans la lecture, je n’ai jamais eu envie d’abandonner. J’avais envie de connaître l’histoire de Travis.

Dès le début, on sent que Travis est un mec perdu, seul. Au bord du gouffre. Et pourtant, on s’attache à lui. Et plus j’avançais dans la lecture, plus j’avais envie de comprendre pourquoi il en était arrivé là.

Ainsi, Travis nous raconte son histoire. Mais tout est mélangé. Les souvenirs se chevauchent et j’avoue avoir parfois été perdue, me demandant à quoi se rapportait telle histoire. Mais petit à petit, les pièces des différents puzzles se remettent en place et on peut alors suivre les différentes trames.

Parmi les souvenirs de Travis, on découvre son enfance, son parcours scolaire et celui de délinquant. Mais on découvre également la relation forte et fusionnelle qu’il entretenait avec sa soeur jumelle, Tyler. Et puis, on apprend pourquoi Travis est paumé et surtout qui est Wish.

Justement, Wish, parlons-en.
Wish est un chaman, un curandero qui a inspiré l’autrice et avec qui elle a expérimenté l’ayahuasca, une préparation à base de lianes qui fournit des hallucinations visuelles (source : Wikipédia). L’ayahuasca est utilisée comme thérapie, notamment pour soigner des addictions. Zoë Hababou explique d’ailleurs s’être inspirée de ses expériences personnelles pour son roman, mais insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une autobiographie.

Un autre détail qui m’a surprise, c’est parfois le manque de ponctuation dans le récit. Ainsi, Travis nous déballe une série de phrases, sans virgules, sans points-virgules ou sans points. Néanmoins, j’étais tellement plongée dans l’histoire que cela ne m’a pas gênée. Je n’y ai d’ailleurs pas fait attention.

Borderline, c’est, en tout cas, loin d’être un compte de fées. Bien au contraire. Les émotions de Travis nous balancent dans tous les sens. Tout s’enchaîne, sans pause, sans moyen de prendre sa respiration. On passe de la rage à la tristesse, du dégoût à la révolte. Et on se demande quand tout cela va s’arrêter et en même temps, on a pas envie que ça s’arrête.

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Borderline – Zoë Hababou

Qui dit nouveau blog, dit refonte totale de tous les articles du blog précédent. (Non, en vrai, j’ai perdu tous mes articles de Pages Etoilées – en fait, je les ai mis dans la corbeille le temps de les retravailler et WordPress les as supprimés – du coup, j’ai dû faire des fouilles pour en retrouver un max.)

Et comme Borderline de Zoë Hababou est une de mes sagas coup de cœur, je me devais de les remettre sur Plume Scribouillarde.

Bordeline, c’est le récit de Travis, un mec un peu (beaucoup) paumé, qui veut mettre fin à ses jours, qui rencontre un chaman, qui boit de l’Ayahuasca (tu trouveras des infos sur cette préparation hallucinogène sur Wikipédia), et pénètre au plus profond de son esprit/subconscient.

Je n’ai lu que les trois premiers tomes mais chacun d’entre eux m’a retournée, fait ressentir des émotions fortes pour Travis et sa sœur, Tyler. Ces romans m’ont mis la tête en vrac, si bien que j’avais besoin de m’attaquer à une histoire toute douce juste après, voire carrément faire une pause dans mes lectures. Mais ça en valait la peine.

Et je t’explique pourquoi juste ici, en-dessous. Clique sur la couverture du roman pour en découvrir la chronique. Et bonnes lectures !

Borderline. Niveau -2 : les souterrains

Borderline. Niveau -1 : Le labyrinthe

Borderline. Niveau 0 : La caverne

Justinember 2022

Justine CM, une autrice adorable dont j’avais lu le tome 1 d’Evana (la chronique a disparu, j’essaie de la retrouver), a créé en ce mois de novembre le Justinember.

Ce challenge d’écriture consiste à écrire en s’inspirant de deux listes (une de thèmes et une de mots à placer) qu’elle a imaginées et qui sont disponibles sur son site.

Je vais essayer (j’insiste sur ce dernier terme) de participer au challenge, moi aussi, en vous faisant découvrir l’univers de Circé. Cet univers de SF, c’est un gros projet sur lequel je planche depuis quelques temps, maintenant. Et curieusement, alors que j’étais partie pour des textes qui n’avaient rien à voir les uns avec les autres, je me suis sentie inspirée.

Retrouve dès lors ici mes textes.

Jour 1.

Thème : Le renouveau – mot placé : craquement

Le tonnerre grondait encore, bien qu’il s’éloignait. Il se tenait au-dessus de rochers gigantesques, vestiges d’une chaîne de montagnes autrefois célèbre. Une averse arrosait une plaine désolée où les racines des arbres avaient été arrachées de la terre par un vent violent. Ce dernier s’était mis à souffler dès que la tempête s’était levée. Ensemble, ils avaient tout balayé sur leur passage, ne laissant que ruines et dévastation derrière eux. La mort avait frappé à toutes les portes, emportant chaque être vivant vers son royaume.

À présent, il ne restait plus que le silence qui remplaçait peu à peu le clapotis des dernières pluies, le bruissement léger des quelques feuilles survivantes, le crépitement des flammes scintillant sur la terre où eau et feu s’étaient affrontés.

Ce silence sembla durer des jours. Des semaines. Des années. Puis il y eu un craquement. Léger, presque imperceptible. Une faille couru sur le sol aride, dépourvu de toute végétation. Plus un être vivant ne respirait sur cette planète abandonnée. À moins que… ?

Là, de cette faille, parmi les cailloux agités par les tremblements du sol, sortit ce qui ressemblait à une paire d’antennes. Celles-ci étaient raccordées à une tête pourvue de deux gros yeux dont l’iris noir nageait au milieu d’un océan de bleu. La tête fut accompagnée d’un corps. Petit et de forme ovale, il était parsemé de rayures vertes et rouges. Deux ailes aussi fines qu’elles en parurent transparentes, frémissaient sous une brise légère.

La créature se mit à observer ce nouvel environnement. Curieuse, elle préféra cependant ne pas s’aventurer trop loin sur cette terre inconnue. Aussi fit-elle demi-tour pour revenir ensuite. À ses côtés, des dizaines, puis des centaines de créatures identiques, si bien qu’on ne pouvait plus distinguer celle qui avait foulé la terre en premier, s’avancèrent parmi une nature qui semblait avoir enfin repris ses droits.

Jour 2.

Mot placé : fusion

Le soleil ne brillait plus sur la surface du monde. Seuls quelques rayons de son étoile jumelle illuminaient une minuscule zone inhabitée. C’était d’ailleurs le seul endroit où l’on pouvait apercevoir de la végétation sur cette planète morte. Plus rien ne vivait ni ne mourait. Tout avait disparu en même temps que Némésis. L’étoile la plus brillante de toute la galaxie avait finit par mourir, emportant avec elle toute forme de vie. Ne restait à sa place plus qu’un trou noir.

C’est ainsi que disparut la civilisation la plus ancienne de la galaxie de Circé. Le peuple de la planète Astrée n’était plus. Au fil des ans, la planète hérita d’un nouveau nom, un nom qui en fit frémir même les plus téméraires. Une appellation née de la fusion de la mort avec la peur qui imprégnait ces lieux à présent désertés : PHOBOS.

Jour 4.

Thème : La couleur bleue

Héméra se situait au cœur des entrailles de la froide planète Chioné. Septième planète de la galaxie de Circé, ce monde était entièrement recouverte de neige et de glace traversée de centaines de fleuves, mers et océans d’une eau aussi turquoise que transparente, si bien que l’on pouvait y apercevoir différentes espèces de poissons de toutes les couleurs et de toutes les tailles. Sa froideur rendait l’air si peu respirable que les Chions vivaient dans des citées construites sous la glace. Un labyrinthe de galeries reliait différentes salles aussi hautes que larges. Les murs de glace ressemblaient à une cyanite géante, où se mélangeaient un ciel bleu clair à outremer, et dans laquelle on aurait creusé un monde. 

Théa, Reine d’Héméra, arpentait les immenses galeries de son royaume, plus grande puissance de la planète. Sa peau claire et ses longs cheveux argentés contrastaient avec la nuit qui brillait dans ses iris. Elle avançait d’un pas lent mais assuré. Un voile d’inquiétude ternissait son regard tandis qu’elle digérait la terrible nouvelle qu’elle venait d’apprendre. Astrée, la splendide planète aux étoiles, n’était plus. Elle avait disparu en même temps que son soleil. 

Elle leva les yeux vers le ciel azur qui surplombait le dôme de la salle du trône. Théa se souvint que ses ancêtres en avaient exigé la construction afin de pouvoir toujours admirer le ciel et les étoiles. Il existait d’ailleurs un dôme pareil à celui-ci dans chaque royaume de Chion. Mais Théa n’avait pas le temps de s’attarder. Ses conseillers l’attendaient, rassemblés autour de la lourde table sculptée directement dans un énorme bloc de glace. Tous arboraient un air grave. Car le trou noir formé suite à la mort de Némésis représentait une menace pour chaque planète de la galaxie. 

Jour 5.

Mot placé : veinures

Lénore passait de longs doigts fins sur les veinures de la table en marbre, heurtant les failles qui déchiraient la pierre par endroits. Elle était songeuse depuis quelques temps. La lumière des étoiles éclairait son visage dont les yeux bleus comme le ciel de jour arboraient un air sombre. Cela faisait plusieurs jours qu’une navette marquée d’un seau qu’elle croyait autrefois disparu s’était écrasée dans les montagnes de Borée.

Située au Nord de Séléné, la cité secondaire de Borée abritait les seules montagnes de la planète la plus somptueuse de la galaxie. L’on y extrayait les pierre blanches qui composaient les bâtiments et autres ponts de Séléné. La cité n’était habitée que par les ouvriers en charge de travailler la roche. Des ingénieurs s’y rendaient parfois pour donner des consignes dur la construction d’un nouveau bâtiment ou la rénovation d’un ancien. Après tout, Séléné rimait avec majestuosité. Il ne devait dès lors y avoir aucun défaut visible sur les façades de la capitale où se trouvait le siège du Haut Conseil de Séléné.

Ce dernier s’y était rassemblé après « l’accident » et débattait à présent sur la nécessité ou non d’en informer les Séléniens.

Jour 6.

Mot placé : myriade

Milo était sorti prendre l’air. Sa première journée de cours à l’Académie universelle de Séléné l’avait épuisé et fasciné en même temps.

Thélios, leur professeur d’astronomie, leur avait montré une carte de l’Univers, jusqu’aux frontières formées par le néant, situé juste derrière Eos. « On ignore ce qu’il y au-delà de notre soleil. » avait-il répondu lorsqu’Artémis, une élève Pan, lui avait posé la question. Les élèves s’étaient surtout fascinés par l’immense tache noire qui se dessinait au nord de la galaxie, sujet que Thélios avait éludé en désignant une galaxie située à l’opposé de Circé. Milo, quant à lui, s’était passionné pour l’astronomie lorsqu’il n’avait que cinq années, si bien qu’il en connaissait déjà le nom : Voie lactée. Sa forme en spirale, composée d’une myriade d’étoiles, l’hypnotisait. L’après-midi, ils avaient eu leur premier cours d’éducation physique et autant dire que le sport pour Milo s’avérait une épreuve pour le gamin gringalet qu’il était.

Tandis qu’il fixait le ciel étoilé, assis seul dans le parc de l’Académie, nommant chaque point qui luisait au-dessus de lui, un son semblable à une explosion le fit sursauter, si bien qu’il manqua tomber de son banc. Les yeux toujours levés, il tourna la tête sur sa gauche pour apercevoir une boule de feu aux couleurs rouge-orangé, traversée par des teintes jaunes comme Eos. La boule déchira le ciel avant d’aller s’écraser plus loin au nord, là où aucun citoyen lambda ne pourrait y accéder.

Jour 7.

Mot placé : rubicond

Le moteur s’arrêta dès que la navette toucha le sol. Les portes s’ouvrirent et deux hommes vêtus d’une combinaison noire, le symbole d’un croissant de lune ornant leur épaule gauche, en descendirent. Entre eux avançait un homme. Grand, les épaules larges, il portait une tenue bleu ciel. Ses bottes noires s’enfonçaient dans la boue qui s’étendait sous ses pieds. Un cri au loin les fit sursauter. Les deux gardiens qui l’accompagnaient laissèrent l’inconnu sur place, firent demi-tour et retournèrent à leur navette qui s’éleva à toute vitesse et disparut dans la galaxie. 

D’autres hommes, vêtus de tenues similaires à la sienne approchèrent, certains tenant ce qui ressemblait à des tuyaux métalliques. Aucun soleil ne brillait ici, sur Enyo. La planète qui accueillait la prison galactique baignait dans une obscurité quasi-absolue depuis la mort de Némésis. Seule Limos, la cité située au sud bénéficiait d’une légère clarté de la part d’Eos. 

Le nouveau venu aux joues rubicondes à cause du feu qu’il avait l’habitude de travailler sur Pan, avait bien sûr, entendu parler d’Enyo. Plutôt que d’enfermer les criminels jugés par le Tribunal galactique, l’on préférait les abandonner à leur propre sort. Chacun devait se battre pour imposer sa place, quant aux plus faibles, ils préféraient rester cachés, à l’abri dans les ruines de petits bâtiments, jamais ou peu visités. 

Dans ce monde où régnait l’anarchie, seule la loi du plus fort s’appliquait. Pour le moment. 

Jour 8.

Mot placé : constellation

Les étoiles formaient, dans le ciel de Borée, la splendide constellation d’Azura. La flèches que les points lumineux dessinaient étaient parfaitement visible depuis le lieu du crash, si bien que les gardiens l’admiraient à coups de « Ouah ! » et de « C’est tellement beau ! » Ezekias, Conseiller-Juge de Séléné, leva les yeux au ciel avant de rappeler ses hommes à l’ordre. Ces derniers, sous la menace du chef des gardiens, s’excusèrent avant de retourner vers les débris de la navette qu’ils devaient protéger. 

Des mécaniciens s’affairaient autour, ramassant des morceaux métalliques aussi sombres que la nuit était noire. Des ingénieurs étudiaient, quant à eux, le site, examinant jusqu’au moindre détail les dégâts que l’impact avait causés. Et puis, il y avait Ezekias. Cet homme de quarante années avait repéré quelque chose sur une place qui constituait la navette, un symbole resté intact et que jamais il n’aurait cru revoir… Un cercle noir entouré d’une aura rouge comme le sang.

Jour 9.

Thème : Lire

La Grande Bibliothèque de Séléné se situait à Nyx, en plein cœur de la capitale. L’on pouvait y retrouver absolument tous les ouvrages de la galaxie, ainsi que des récits racontés par les explorateurs qui s’étaient aventurés en dehors de Circé. C’était d’ailleurs ce qui avait poussé Milo à s’inscrire à l’Académie. Devenir Explorateur, partir à la découverte d’autres galaxies, de nouvelles planètes ou encore de civilisations encore jamais rencontrées.

Ses yeux parcouraient la carte de la Voie lactée, dont la forme, un voile blanc parcouru des millions de points lumineux, l’hypnotisait. C’était là son but ultime, SA destination, là qu’il rêvait d’aller depuis qu’il avait reçu son premier livre d’astronomie de la part de ses parents. Ses yeux parcouraient le livre qui abritait la carte, les mots se succédant sur les pages qu’il feuilletait. Installé là, par terre, entre les rangées de livres de la section Astronomie, Milo s’était créé un refuge où il pouvait dévorer chaque ouvrage. 

La Grande Bibliothèque de Séléné était son sanctuaire. 

Jour 11.

Mot placé : Vespérale

C’était dans une clarté vespérale que Milo regagna sa chambre à l’Académie. Serrant ses bras contre sa poitrine, il avançait rapidement mais discrètement. Il espérant ne croiser personne, en particulier Ulysse qui l’interrogerait sans doute sur la raison de son absence en cours d’éducation physique cet après-midi. Et Milo n’avait aucune envie de lui révéler qu’il avait manqué la leçon d’Hercules à cause d’un livre. Le livre qu’il tenait dans ses bras. 

L’ouvrage, si épais qu’il dû le prendre à deux mains, lui était tombé sur la tête comme une pomme tombait d’un arbre, l’assommant presque, formant une bosse sur le sommet de son crâne certainement. Le doré du titre contrastait avec la couverture noire sur laquelle il reposait. Mais ce qui avait sursauté intrigué Milo, ce fut le symbole dessiné dans le coin inférieur droit du livre : un disque noir entouré d’un halo de couleur rouge, comme le sang. PHOBOSmonde perdu ou monde nouveau ? avait-il lu avant de finalement l’ouvrir à la première page. 

Milo s’était alors laissé emporté par sa lecture, oubliant le reste de ses leçons pour la journée. Ce fut comme si, soudainement, le temps s’était arrêté. 

Jour 12.

Thème : L’angoisse – mot placé : Obombrer

Tout commença avec le silence. Un silence pesant qui alourdissait l’atmosphère déjà suffocante. Des nuages noirs obombraient les plaines verdoyantes, les plongeant dans une obscurité glaçante. Le soleil avait disparu, chassé par les ténèbres qui avaient envahi la planète. L’on n’entendait plus un bruit et la terreur se répandit parmi la population mondiale à la vitesse d’une étoile filante. Les plus petits animaux s’étaient réfugiés sous terre tandis que les plus imposants cherchaient désespérément un abri. Tous regardaient le ciel qui se parait d’une couverture noire et épaisse. Un air froid prit possession des lieux, telle la Mort qui annonçait sa venue. Elle qui avait si longtemps attendu, la voilà qui était prête à emporter les âmes des malheureux qui se tiendraient sur son chemin. Le temps s’était arrêté, de même que les cœurs avaient soudainement cessé de battre. 

Le jour venait de s’éteindre pour la dernière fois sur Astrée, laissant place à une nuit éternelle.